Le projet de loi pour mieux encadrer le business des influenceurs sur les réseaux sociaux remet sur la table certaines dérives publicitaires, notamment en matière d’alcool. Le texte est examiné en ce moment par les députés. Dans les coulisses de l’Assemblée nationale, le lobbying fait rage, selon Le Figaro (extraits).
Alors que le texte prévoit l’interdiction de la promotion de la chirurgie esthétique et des placements financiers à risque, il ne fait qu’entériner sur le sujet de l’alcool que les influenceurs soient soumis à la réglementation prévue par la loi Évin.
•• Durant un temps pourtant, les rapporteurs Stéphane Vojetta (Renaissance) et Arthur Delaporte (socialiste) avaient envisagé une interdiction pure et simple de la promotion de l’alcool par ces personnalités très suivies par les jeunes (dont des mineurs) sur Instagram, TikTok ou Snapchat. Mais devant la pression des alcooliers et « plusieurs députés du territoire sensibles aux arguments de l’industrie », ils expliquent avoir finalement dû y renoncer.
Ces derniers jours, Addictions France a tout de même réussi à rallier quelques députés à sa cause : le groupe communiste GDR et les centristes Liot ayant tous deux déposé un amendement au texte.
•• La Loi Évin autorise la publicité pour l’alcool sur internet sous certaines conditions : elle doit se limiter « à un contenu informatif », n’avoir « aucune association avec la fête, la convivialité » et afficher un message de prévention sur ses dangers.
Malgré tout, il n’est pas rare de voir sur les réseaux sociaux des influenceurs aux centaines de milliers d’abonnés se mettre en scène dans des ambiances festives, bouteille à la main.
Souvent, ils ont passé des contrats de plusieurs milliers d’euros avec une agence de communication pour le compte d’un brasseur, d’une marque de vin ou d’alcool fort, mais se gardent bien de mentionner leur lien. « Sur les 18 derniers mois seulement, l’association a relevé 600 contenus d’influenceurs sur les réseaux sociaux qui présentaient des infractions flagrantes à la loi Évin », explique Franck Lecas, d’Addictions France. Lire la suite »