Le 5 mars, le PMU a officiellement rejoint l’Association française des Jeux en Ligne (Afjel), qui réunit la plupart des opérateurs agréés présents sur le marché tricolore.
Sa gouvernance va évoluer en conséquence : si le patron de Betclic, Nicolas Béraud, a été réélu président (voir 5 février), la vice-présidence échoit ainsi à Emmanuelle Malecaze-Doublet, la directrice générale de l’opérateur de paris hippiques.
Selon Les Échos, en accueillant un acteur majeur du marché, le lobby des jeux en ligne espère renforcer son influence, alors que les chantiers ne manquent pas. Logiquement, il s’agira de « véhiculer une image positive du secteur », résume la dirigeante, en mettant en avant les « vertus » du jeu, comme « le lien social, le partage ».
L’accent sera aussi mis sur la notion de jeu responsable, sur laquelle les opérateurs travaillent depuis de longues années en concertation avec le régulateur. Tout comme la contribution du secteur, très lourdement taxé, aux finances publiques. Surtout, l’Afjel devrait bientôt se mettre en ordre de bataille sur deux sujets brûlants poursuit le quotidien économique.
•• Le premier concerne « la lutte contre l’offre illégale », un marché qui représenterait entre 750 et 1,5 milliard d’euros chaque année, selon l’Autorité nationale des Jeux. Avec en toile de fond, la problématique du casino en ligne, interdit en France contrairement à la plupart des autres pays européens. Les partisans d’une régulation, dont fait partie l’Afjel, fourbissent leurs armes alors que le gouvernement ne laisse rien filtrer de ses intentions.
•• Le second dossier concerne « l’équilibre des filières », selon Emmanuelle Malecaze-Doublet, qui indique que l’Afjel se montrera « vigilante pour éviter toute distorsion de concurrence », dans un contexte de « consolidation du marché ». Si elle n’est pas clairement évoquée, l’OPA lancée par la Française des Jeux sur le suédois Kindred, qui doit à terme créer un géant européen des jeux en ligne, est dans tous les esprits (voir 21 février).
Plusieurs opérateurs ont déjà publiquement émis des réserves sur cette opération, estimant que la FDJ utilisait sa situation de monopole en points de vente pour écraser la concurrence en ligne. L’Afjel ne souhaiterait pourtant pas saisir les autorités compétentes, notamment car elle compte parmi ses membres un certain … Kindred, rappelle Les Échos. Tout cela alors que le rachat de Zeturf par la FDJ est attaqué par le Conseil d’État (voir 7 mars)