En 1995, Maya Selva se lançait dans son incroyable pari : une jeune entrepreneuse qui propose un cigare venant du Honduras (terre encore inconnue des aficionados) à des civettes installées dans le confort et à des débitants ne jurant que par les cigares de la Seita.
Depuis … de nouvelles étoiles font briller les valeurs de toujours. 2025 aura commencé avec l’inauguration de la manufacture Maya Selva à Danli, capitale du cigare au Honduras (voir 20 janvier 2025). À cette occasion, Maya Selva a accordé une interview à Guillaume Tesson pour La Revue des Tabacs (édition de mars). Extraits significatifs.
•• Les premières réactions au lancement en France des cigares Maya Selva, il y a 30 ans : Il y a eu trois formes de résistance à la nouveauté.
La première ? « Je n’ai pas le droit de vous acheter, il faut passer par la Seita ! ». Donc on se promenait avec une photocopie du Journal Officiel qui montrait que nous étions distributeur officiel agréé par l’État. Deuxième résistance, celle de l’origine : « Mais c’est quoi un cigare du Honduras ? ». Enfin, troisième frein : « Personne ne vous connait ! » Heureusement, tout a commencé à bouger lorsque les buralistes ont été suffisamment convaincus pour convaincre à leur tour.
•• Quel regard sur l’évolution du métier de buralistes : On est passé de « je débite, je suis un intermédiaire à qui l’on dit ce qu’il doit vendre » à « voici ce que je vous propose, voici ma sélection ».
Ce sont des commerçants de proximité par excellence qui se sont professionnalisés. Même la notion de lieu de vente a complètement changé. Dans les civettes, dans la majorité des cas, on a affaire à de vrais connaisseurs. Il y a trente ans, 70 % des meilleures civettes étaient concentrées à Paris. Désormais, il y en a partout sur le territoire.
•• Sur la nouvelle usine Maya Selva au Honduras : En 1999, nous avions monté un petit atelier Villa Zamorano dans une maison coloniale d’un faubourg de Danli. Cela restait modeste et le camion qui venait charger les cigares bloquait parfois la rue. Ce n’était pas pratique.
En 2016, nous avons décidé de construire une manufacture digne de ce nom avec une centaine de rouleurs, inaugurée en janvier 2025. C’est un lieu à la hauteur de la demande croissante pour Villa Zamorano (…) C’est le robusto le plus vendu en Allemagne et il prend de belles parts de marché en France.
Photo : EFE




