Suite des retombées médiatiques à propos de la journée d’actions, ce lundi 3 février, de plusieurs fédérations départementales de buralistes contre les trafics de tabac (voir 4 et 3 février).
•• Haute-Vienne. Déjà reçus par le maire de Limoges le 30 janvier dernier, une trentaine de représentants de la profession étaient rassemblés devant la préfecture de la Haute-Vienne, ce lundi 3 février, pour alerter les élus sur les difficultés de leur profession.
Valérie Marsalaud, présidente de la fédération départementale, a exprimé au cabinet du Préfet l’exaspération de la profession : « nous sommes confrontés quotidiennement à la vente illégale devant nos commerces, au démarchage à l’intérieur même de nos boutiques et à la prolifération des ventes en ligne. Il est temps d’agir. »
« La santé, la justice, les comptes publics, il faut que tout le monde se mette autour d’une table pour trouver d’autres solutions. On sait que le tabac nuit à la santé, mais pour l’instant, c’est quelque chose qui est encore en vente et qui est encore légalisé et l’augmentation des tarifs n’est plus valable et ne fait qu’augmenter le trafic », poursuit Valérie Marsalaud selon France 3 Limousin.
•• Indre. Venus de Châtillon-sur-Indre, Rosnay ou encore Valençay, les buralistes de l’Indre se sont retrouvés ce 3 février à l’appel de la fédération départementale au « Voltaire », à proximité de la gare de Châteauroux, car « maintenant, nous sommes tous des frontaliers ».
« Les hausses de prix ne diminuent pas la consommation globale » regrette Nicolas Pinot, président de la Fédération des buralistes de l’Indre, dans La Nouvelle République, « elles déplacent simplement les consommateurs vers le marché illégal. »
Lutte policière et judiciaire contre ce trafic, information et sensibilisation du grand public, « la peur doit changer de camp », assènent les buralistes, qui souhaitent que les « dispositifs spécifiques d’accompagnement des buralistes » se poursuivent au-delà de 2027. Car « le marché parallèle, on le voit partout ».
•• Lot. Ils manifestaient à Cahors et étaient rejoints par le sénateur du Lot Jean-Marc Vayssouze-Faure, attentif à leurs revendications.
« Protéger les buralistes, c’est protéger la société » clamait Thierry Scheid, président départemental. « La peur doit changer de camp, les trafiquants doivent être traqués sans relâche pour restaurer l’État de droit et garantir un avenir aux buralistes ».
Selon actuLot, les buralistes ont insisté également sur leur rôle de lien social dans les petites communes. « Le bureau de tabac est parfois le dernier petit commerce de proximité dans nos villages » soulignait le sénateur Jean-Marc Vayssouze-Faure.
•• Ile-de-France. Au départ, la mobilisation des buralistes de Paris et d’Île-de-France avait choisi un lieu emblématique : le début de la rue Marx-Dormoy, dans le 18ème arrondissement de Paris. Finalement, la manifestation s’est délocalisée devant l’Assemblée nationale (7ème). « La préfecture nous a conseillé de changer de lieu, cela risquait d’être trop tendu », indique Philippe Alauze, président de la Fédération des buralistes d’Île-de-France, dans Le Parisien.
« On a besoin d’une vraie lutte contre la vente de cigarettes de contrebande et de contrefaçon », fait valoir Philippe Alauze. Pour lui, l’enjeu est également sanitaire : « Dans la rue, ils vendent même aux mineurs. »
Sur une trentaine de lieux de « deal » de tabac parisiens recensés ces derniers mois par la Fédération, souvent près des sorties de métro, la prolifération est telle que les buralistes n’osent même plus dénoncer la situation, de peur de représailles.
« On pense à Marx-Dormoy certes, mais aussi, Barbès (18ème), Stalingrad (19ème), Belleville (19ème) », martèle le président de la Fédération des buralistes, qui dénombre également des problématiques similaires « à Argenteuil (Val-d’Oise), Vitry (Val-de-Marne) et dans plusieurs villes de Seine-Saint-Denis ». En 2024, onze bureaux de tabac franciliens ont mis la clé sous la porte.