Une fenêtre sur l’actualité quotidienne de tous les événements liés directement ou indirectement au tabac
29 Nov 2023 | Institutions
 

Parmi les réactions suscitées après la présentation du Plan national de Lutte contre le Tabac PNLT 2023-2027 (voir 28 novembre) …

•• Loïc Josseran, président de lAlliance contre le Tabac (cité dans Le Monde), se désole d’une hausse aussi faible des prix du tabac. Selon lui, cette augmentation tarifaire « ne marquera pas les esprits » et ne « changera rien ».

•• Pour le Comité national contre le Tabagisme, « cest insuffisant ».« On narrive pas à un niveau de hausse qui serait nécessaire pour parvenir aux objectifs qui ont été fixés. À ce niveau-là, il y a une déception de notre part », regrette sur Franceinfo, Emmanuelle Béguinot, directrice du comité. « Il y avait une trajectoire fiscale qui avait été établie, et qui, hors inflation, prévoyait que le prix du paquet de cigarettes soit à 16 euros. Le Royaume-Uni va arriver à 18 euros » (voir 24 novembre).  

« Tous les leviers nont pas été activés »   ajoute-t-elle dans Ouest France. Elle regrette que l’interdiction de fumer ne soit pas étendue aux terrasses, des ambiguïtés, comme une annonce un peu floue sur le rapprochement de la fiscalité des produits « du tabac avec ou sans combustion », ainsi que l’absence d’engagement immédiat contre les nouveaux produits comme les sachets de nicotine.

•• Pour notre confrère Vaping Post, « le Gouvernement semble chercher de nouvelles solutions pour la prévalence tabagique, notamment en ciblant la cigarette électronique. » En ligne de mire, les cigarettes, bien sûr (…) mais aussi les « nouveaux produits du tabac », comme les e-cigarettes ou les sachets de nicotine. Et de souligner que du côté de la vape, de nombreux changements législatifs sont réfléchis : « à commencer par les arômes des e-liquides, dont certains pourraient être interdits. Le marketing est également visé puisque lidée dune obligation dun paquet neutre pour les produits du vapotage est également sur la table ».

« Cest pourquoi le dernier volet de PNLT (…) concerne la capacité essentielle que nous devons avoir collectivement à anticiper les évolutions rapides du marché pour mieux protéger nos concitoyens contre ces produits qui mènent ensuite le plus souvent au tabagisme, et qui nen sont pas des substituts » a déclaré le ministre de la Santé lors de la conférence de présentation.

Les sachets de nicotine sont également visés par le nouveau Plan national de Lutte contre le Tabagisme. Le ministre les décrit comme un nouveau mode consommation « très attirant et qui cible très explicitement les plus jeunes ». Enfin, « pour éviter que les consommateurs ne se reportent sur dautres produits qui se diversifient, nous allons également poursuivre le rapprochement de la fiscalité de lensemble des produits du tabac, avec ou sans combustion » a souligné Aurélien Rousseau.

28 Nov 2023 | Pression normative
 

Présenté ce mardi 28 novembre par Aurélien Rousseau, le Programme national de Lutte  contre le Tabagisme  (PNLT) 2023-2027, co-porté par les ministères chargés de la Santé et des Comptes publics, vise « à bâtir la première génération sans tabac à lhorizon 2032, comme souhaitée par le président de la République », selon le communiqué du Ministère (voir ce jour)

Il repose sur cinq engagements et 26 mesures que nous reproduisons intégralement.

AXE 1 : PROTÉGER LES JEUNES DU TABAGISME

Le premier axe souhaite poursuivre et amplifier les travaux menés ces 10 dernières années pour rendre le tabac moins attractif et moins abordable.

Mesures phares :
 Augmenter le prix du tabac avec un paquet à 13 euros en 2027.
 Renforcer le contrôle de l’interdiction de vente des produits du tabac et du vapotage pour protéger les mineurs.
 Interdire la vente des produits du vapotage (puffs).
Instaurer le paquet neutre pour tous les produits du tabac et du vapotage. Lire la suite »

28 Nov 2023 | Institutions, L'Info
 

Le ministre de la Santé et de la Prévention, Aurélien Rousseau, qui présentait ce mardi 28 novembre le Programme national de lutte contre le tabac 2023-2027, a annoncé une hausse du prix du tabac en deux temps. Le coût du paquet de cigarettes passera ainsi à 12 euros en 2025, avant d’atteindre 13 euros courant 2026.

Le ministre a rappellé qu’il s’agit de « la mesure la plus efficace contre le tabac, selon l’OMS et toutes les études indépendantes sur le sujet ». « Ces hausses sont sans commune mesure avec les augmentations liées à l’inflation » a-t-il ajouté, « les études de comportement nous incitent à penser que ce chiffre de 1 euro est un des principaux déterminants qui peut faire basculer les comportements individuels ».

•• Les espaces sans tabac vont être généralisés à toutes les plages, parcs publics, forêts, et aux abords de certains lieux publics, notamment les établissements scolaires, a annoncé également le ministre de la Santé et de la Prévention Aurélien Rousseau. Lire la suite »

9 Nov 2023 | Associations
 

Partenaire de cette 8ème édition de Mois sans tabac, le Comité national contre le Tabagisme (CNCT) rappelle que lenjeu du sevrage reste essentiel en France où la consommation de tabac stagne à un niveau très élevé avec 31,8 % des adultes français de 18-75 ans se déclarant fumeurs, 24,5 % quotidiennement.

C’est ainsi que débute un communiqué du CNCT que nous reprenons

•• L’accessibilité pour les fumeurs d’une prise en charge complète est primordiale si le pays veut atteindre ses objectifs de baisse de la prévalence fixés dans son PNLT toujours en cours de révision.

La campagne Mois sans tabac (voir 21 octobre 2023), lancée en 2016 par Santé publique France (SPF), sintègre dans le premier Programme national de Réduction du Tabgisme (PNRT)- devenu Programme national de Lutte contre le Tabac (PNLT) en 2018.

Ce dispositif a été mis en place pour réduire le nombre de fumeurs en France. L’objectif est d’inciter ces derniers à arrêter de fumer pendant 30 jours. En effet, les études soulignent que les symptômes de sevrage liés à l’arrêt du tabac diminuent considérablement au cours de cette période. Parvenir à ne pas fumer pendant ce laps de temps multiplie par cinq les chances d’arrêter définitivement.

Avec 114 000 inscrits pour cette édition, la campagne continue de mobiliser un grand nombre de fumeurs désireux d’arrêter.

•• Lobjectif de Mois Sans tabac est de rappeler que le tabagisme nest pas une question individuelle mais que lentourage du fumeur a un rôle primordial à jouer pour le soutenir, en particulier les professionnels de santé. Si six fumeurs sur dix désirent arrêter, une minorité seulement y parvient sans aide extérieure. L’accompagnement par un professionnel de santé augmente ainsi de 70 % les chances de réussir son sevrage. Lire la suite »

17 Sep 2023 | Observatoire
 

5,6 % de fumeurs de cigarettes

… Tel est le taux de prévalence tabagique en Suède. Un record en Europe. Et un chiffre qui interroge … Difficile de ne pas tenir compte de la prépondérance du snus et des sachets de nicotine sur le marché suédois (voir 15 septembre).

27 Août 2023 | Observatoire
 

+1,7 milliard d’euros

C’est ce que le tabac a rapporté en plus qu’il n’a couté aux Finances publiques en 2019 … ce qui vient en contradiction avec un rapport sur les addictions paru début août et qui semble avoir omis la TVA à la ligne « fiscalité »de ses calculs (voir 22 août).

27 Août 2023 | International
 

Une étude du ministère de la santé révèle que le taux de prévalence tabagique chez les hommes a évolué de 28,5 %, en 2019, à 25,4 % en 2022.

Chez les femmes, le taux de prévalence tabagique est passé, sur la même période, de 8,8 % à 7,7 %. Dans l’archipel, historiquement, les femmes fument peu. Précisons qu’au Japon des mesures ont été prises, ces derniers temps, pour restreindre la possibilité de fumer dans les espaces publics urbains. Les e-liquides avec nicotine sont interdits.

Selon le quotidien économique Nikkei, près de 30 % des ventes de tabac au Japon proviennent désormais de produits de tabac chauffé (voir 10 mai 2021).

22 Août 2023 | Observatoire
 

Les chiffres spectaculaires issus du nouveau « rapport Kopp » sur le coût des addictions ont fait leur effet dans les médias et sur les réseaux sociaux au début de ce mois (voir 2 et 7 août 2023). Dans la mesure où cela conduit à sensibiliser la population sur les graves dégâts de ces addictions (tabac, alcool, stupéfiants), on ne peut qu’y souscrire.

Cependant, les éléments-clés de ce rapport-choc méritent suscitent quelques étonnements. Lesquels feront l’objet, sans doute, d’éclaircissements dans les temps à venir. En effet, il apparaît qu’un « certain oubli » dans les éléments de calcul change du tout au tout l’une des conclusions suggérées par le rapport. Celle qui a été largement reprise par les médias.

Ainsi contrairement à ce qui a été annoncé, le tabac rapporte plus aux finances publiques qu’il ne leur coûte. Le rapport Kopp ayant « oublié » d’intégrer la TVA dans les calculs de son année de référence, 2019. Avec la TVA, le tabac a bel et bien rapporté 1,7 milliard d’euros en plus aux finances publiques cette année-là. 

Mais revenons sur l’ensemble du rapport.

•• D’abord, rappelons qu’il ne s’agit pas du premier rapport Kopp.

Son auteur – Pierre Kopp, professeur à Paris 1 et qui a été aussi avocat du CNCT / Comité national contre le Tabagisme (voir 4 janvier 2017) – a déjà produit deux autres rapports : en 2005 et en 2015 (voir 11 septembre 2015). La version qui vient de sortir correspond à des données collectées sur l’année 2019.

En leur temps, ces rapports ont surtout servi à appuyer diverses mesures anti-tabac : interdiction de fumer dans les lieux publics fermés ; mesures fiscales ; paquet neutre …

•• Cette nouvelle édition met donc en avant des chiffres forts.

Le « coût social du tabac » : 156 milliards d’euros.

Le « coût social de l’alcool » : 102 milliards d’euros.

Le « coût social des drogues illicites » : 7,7 milliards d’euros.

•• Comment l’auteur en arrive-t-il là ?

C’est assez compliqué. Dans son approche, le « coût social » correspond au « coût monétaire des conséquences de la consommation » du produit en question : soit l’addition de « coûts externes » et de « coûts pour les finances publiques ».

Arrêtons-nous au cas du tabac.

Les « coûts externes » comprennent la « valeur des vies humaines perdues à cause du tabac » pour 88 milliards (évaluation faite « par convention » et suite aux recommandations d’un rapport officiel qui a défini le coût de la perte d’une vie humaine par an, soit 115 000 euros ; une donnée destinée à évaluer les politiques publiques mais très peu utilisée en fait), la perte de la qualité de la vie (pour 55 milliards), et les pertes de production (pour 10 milliards).

On précisera, au passage, que le nombre de décès dus au tabac est en baisse. Et que ces « couts externes » sont modulés par le fait que ces mêmes décès sont autant de retraites à ne plus verser (soit 2,8 milliards d’euros en moins). Mais force est de reconnaître que si ces éléments doivent être pris en considération, ils sont très subjectifs et méritent d’être discutés : comment évaluer précisément et objectivement « les pertes de production » dues à l’usage du tabac ?

En revanche … les « coûts pour les finances publiques » sont plus aisés à identifier (dépenses provoquées par les soins, remboursement des soins, coûts des campagnes de prévention et de la lutte contre les trafics). Ces coûts sont mis en comparaison avec les recettes fiscales (quand il y en a) correspondantes.

Comme indiqué au début de l’article, il semblerait que les recettes fiscales 2019 dues au tabac, reprises dans le rapport, « oublient » la TVA appliquée aux produits tabac. Surprenant, n’est-ce pas ?

Il faudrait donc déjà rajouter aux 13,1 milliards de recettes fiscales (pour 2019), annoncées dans le rapport, 3,4 milliards de TVA en plus. Soit un total de recettes fiscales apportées par le tabac de 16,5 milliards d’euros.

Et pas seulement 13,1 milliards d’euros comme annoncé à la ligne « taxation » du rapport Kopp. Ce qui voudrait dire qu’au strict niveau des « finances publiques », le tabac a rapporté en 2019 plus qu’il n’a coûté : une somme de 1,7 milliard d’euros en plus. Étonnant, n’est-ce pas ?

•• On remarquera que si ce rapport ne formule aucune recommandation explicite, son auteur s’est exprimé – dans les colonnes des Échos (du 2 août) – pour mettre en avant « à titre personnel, quelques pistes d’améliorations «: légaliser le cannabis, en « créant une taxe significative, à la manière du tabac » et continuer à augmenter les taxes pour le tabac.

On y est. Tout cela pour cela … Alors que nous en sommes déjà à un paquet de 20 cigarettes à 11,50 euros. Avec un marché parallèle estimé à 39,7 % de la consommation totale. Et que malgré ce niveau de prix nous connaissons toujours à un taux de prévalence tabagique au quotidien de 25,3 %.

Tout en reconnaissant l’utilité de la démarche de ce rapport Kopp on restera donc prudent sur ses conclusions. Du moins par rapport à l’exploitation que pourront en faire certains. La volonté à tout prix de produire des chiffres-chocs pour les médias ne justifie pas tout.

 Commentaires fermés sur « Coût des addictions » : le tabac rapporte plus aux finances publiques qu’il ne coûte  , , ,
17 Août 2023 | Observatoire
 

Dans une étude publiée ce 15 août dans la revue scientifique britannique Nature Communications (et reprise par Le Parisien), une équipe internationale de chercheurs, parmi lesquels des Français, démontre quune région du cerveau pourrait être associée à la première cigarette et à la poursuite de la consommation chez les adolescents.

Nous reprenons ces informations, telles quelles, avec les précautions d’usage.

•• C’est à l’Université Fudan de Shanghai qu’ont été analysés des questionnaires recueillis auprès de 807 adolescents européens en bonne santé, âgés de 14 à 23 ans, en comparaison avec leurs données d’imagerie cérébrale. Les auteurs de l’étude se sont intéressé, en particulier, à une zone du cerveau appelée cortex préfrontal ventromédian (vmPFC), située derrière les yeux.

Et ils ont découvert qu’un volume réduit de matière grise dans les deux parties de cette zone précise, cotés gauche et droite, avait des conséquences distinctes : côté gauche, une probabilité accrue d’initiation au tabagisme ; côté droit, un risque plus important de dépendance. Sachant que la matière grise est le tissu qui traite l’information et contient notamment les neurones. Le pic de son développement est atteint avant l’adolescence.

•• Au-delà d’un attrait plus grand de la première cigarette, moins de matière grise à gauche serait plus largement associé à une « violation accrue des règles », lesquelles pourraient inclure les « règles sociales (par exemple, parentales, scolaires) sur le tabagisme », selon l’étude.

Un déficit de matière grise à droite serait, pour sa part, lié à la « recherche de sensations », un comportement qui culmine plus tard, « au début de l’âge adulte ». Or, les premières cigarettes consommées à l’adolescence, à l’âge où l’on cherche à enfreindre les règles, auraient une incidence sur l’autre disposition, la tendance à l’addiction.

En effet, la consommation de tabac réduirait elle-même le volume de matière grise dans le vmPFC droit, selon les auteurs de l’article, alors que la transition vers l’âge adulte est connue pour être une période critique pour la maturation du cerveau. Lire la suite »

 Commentaires fermés sur Tabagisme : chez les ados … ce serait une question de matière grise (étude)  ,
7 Août 2023 | Observatoire, Profession
 

« Le coût des drogues légales reste très supérieur aux recettes fiscales » … annonce une dépêche AFP du 2 août (voir 2 août).
Un communiqué du CNCT dans la foulée (voir 3 août) …
« Les chiffres stupéfiants du coût social de l’alcool et du tabac » … reprend Les Échos le 2 août (voir 3 août).
La matinale de CNews de ce 6 août …

Sur ce sujet, les reprises de presse s’enchaînent. Ce n’est plus une « petite musique » mais de vrais roulements de tambour.

Certes, l’éclat des reprises médiatiques dont bénéficie la note de l’économiste Pierre Kopp (qui a aussi été l’avocat du CNCT / Comité national contre Le Tabagisme / voir 4 janvier 2017) – réalisée pour le compte de l’OFDT (Observatoire français des Drogues et des Tendances addictives) sur des chiffres remontant à 2019 – présente l’intérêt de sensibiliser l’opinion publique au coût des addictions.

Avec des chiffres-chocs. Toutes dépenses confondues, le tabac « coûte globalement » 156 milliards d’euros et l’alcool 102 milliards.

Nous reviendrons sur ces données mais il reste à souhaiter que ces nombreuses retombées médiatiques sur tels  chiffres-choc ne conduisent pas à des conclusions hâtives quoique fortement suggérées par l’auteur : devant de tels coûts représentés par ces addictions … il n’y aurait  qu’à augmenter encore la fiscalité des produits incriminés.

Conclusion qui mériterait d’être discutée alors que – pour s’arrêter au cas du tabac – tous les jours nous apportent la preuve que trop de fiscalité finit inévitablement par générer une forte évasion fiscale. Soit un marché parallèle du tabac qui est arrivé à des niveaux historiques en France (près de 4 paquets sur 10) sans commune mesure avec ce qui se passe sur les autres marchés européens.

Cela aussi, c’est un chiffre-choc, une réalité à prendre en compte.

Les retombées médiatiques de l’étude insistent beaucoup aussi sur le fait qu’il est faux de penser que l’État gagne plus avec la fiscalité tabac et alcool que cela ne lui coûte sur le plan sanitaire. « C’est un mythe » est-il précisé.

Mais personne n’oserait avancer aujourd’hui qu’il est bon et utile de fumer parce que cela représenterait des recettes fiscales en plus. Où est le mythe ? Ce n’est pas en apportant des réponses à des fausses questions que l’on fait avancer le débat sur les addictions.

À suivre …

 Commentaires fermés sur « Coûts des addictions » : vieux roulements de tambour pour vieilles recettes fiscales  , ,