Une étude approfondie réalisée par Ernst & Young (EY Parthénon) révèle une progression alarmante du marché parallèle du tabac en France en présentant un impact économique et sécuritaire sans précédent (voir 1er décembre).
C’est ainsi que débute le communiqué de présentation des résultats essentiels de cette étude. Nous en reprenons l’essentiel.
• Les pertes fiscales pour l’État liées à ces trafics s’élèvent à près de 4 milliards d’euros en 2023.
• Entre 2019 et 2023, la part de ce marché est passée de 23 % à 38 %, soit une augmentation de 15 points en seulement quatre ans.
Cette étude, commanditée par Philip Morris International (PMI) et Japan Tobacco International (JTI), a été réalisée avec une méthodologie rigoureuse et indépendante, reposant sur des enquêtes statistiques, des entretiens d’experts, des études de terrain et des analyses quantitatives approfondies. EY Parthénon s’est associé avec l’IFOP pour une vaste enquête portant sur plus de 2 000 fumeurs et pour des enquêtes de terrain (visites mystères de commerces de proximité).
•• Les chiffres clés de l’étude
• Un tiers des consommateurs déclare ne pas avoir acheté de tabac chez un buraliste au cours des 12 derniers mois, optant pour des achats à l’étranger ou via des circuits illégaux.
• 38 % de la consommation de tabac provient désormais du marché parallèle, contre 23 % en 2019.
• Les visites mystères en commerces (ndlr : non débits de tabac) démontrent un phénomène très significatif de revente de tabac : sur les 5 villes étudiées, 15 % à 80 % des commerces visités revendent du tabac de contrebande ou de contrefaçon (40 % en moyenne).
• Le marché parallèle représente une valeur de 8 milliards d’euros, dont 2,3 milliards d’euros pour les trafics criminels de contrefaçon et contrebande.
• Ces revenus liés aux trafics (2 milliards d’euros) sont désormais équivalents au montant total de la commission tabac des buralistes.
• La taille de ce marché équivaut à plus de 1 500 semi-remorques de cigarettes par an en France, un volume en constante augmentation.
• La rentabilité des trafics est telle qu’une usine clandestine peut atteindre jusqu’à 80 % de marge, avec un retour sur investissement en quelques semaines.
• Les trafics de tabac sont très attractifs pour les réseaux criminels car le rapport risque-profitabilité reste trés favorable malgré la récente augmentation des sanctions. Lire la suite »