L’assemblée générale de la fédération ariégeoise des buralistes s’est tenue ce 1er décembre. Gérard Maury, son président, a souhaité, une nouvelle fois, alerter sur les conséquences d’une hausse du prix des cigarettes et du tabac. Interview dans La Dépêche du Midi (extraits).
• La Dépêche du Midi : Qu’en est-il des prix de la cigarette et du tabac ?
•• Gérard Maury : Nous sommes heureux que certains députés se sont opposés à la hausse des prix (souhaitée par les sénateurs lors de l’élaboration du budget 2025 de la Sécurité sociale, NDLR). Nous ne voulions pas de cette hausse. Ce n’est pas la hausse de tarifs qui fait reculer la consommation. En revanche, celle-ci entraîne plus de consommation ailleurs, et de l’insécurité chez les forces de l’ordre avec les refus d’obtempérer. La hausse crée le trafic, il faudrait le sanctionner autant que la drogue.
• La Dépêche du Midi : Que représente la contrebande ?
•• Gérard Maury : C’est 40 % de la consommation en France, j’englobe le marché parallèle et la contrefaçon.
• La Dépêche du Midi : Les buralistes ne se trompent-il pas de combat. Ne devraient-ils pas se battre pour faire retirer les substances addictives et dangereuses ?
•• Gérard Maury : On le fait, les industriels ont fait des efforts, tout comme ils ont baissé le sucre et le sel dans l’alimentation. D’ailleurs, nous vendons des produits du vapotage. Il s’agit d’un palliatif pour ceux qui souhaitent arrêter de fumer.
• La Dépêche du Midi : Que pensez-vous de la diversification ?
•• Gérard Maury : On sait qu’on vendra au fil des années moins de tabac. Mais il représente encore 30 à 40 % de notre chiffre d’affaires, les jeux 30 %. Notre but est de nous diversifier, outre les timbres-amendes, nous sommes chargés des factures de crèche …mais ces activités ne compensent pas nos deux principales activités.
• La Dépêche du Midi : Comment se portent les buralistes en Ariège ?
•• Gérard Maury : Dans l’ensemble, nos bureaux sont viables. On compte trois transmissions à des jeunes de moins de quarante ans cette année. Le commerce reste attractif, il y a de la demande car notre activité est encadrée et sécurisée par l’État. En France, nous avons dix millions de clients.
• La Dépêche du Midi : Pourquoi se montrer autant alarmiste alors ?
•• Gérard Maury : Si on augmente en permanence les prix du tabac, il y aura moins de clients et donc moins de bénéfices. L’État nous paye tous les quinze jours. Je sais que certains buralistes ont déjà des problèmes de trésorerie. Ces hausses régulières nuisent à la trésorerie.