Révélatrice cette guerre de tribunes autour de l’avis (plus que nuancé …) du Haut Conseil de la Santé publique / HCSP sur la cigarette électronique (voir 6 janvier).
Après la prise de position de tabacologes et addictologues encourageant le vapotage (voir 7 mars), trois membres du Haut Conseil de la Santé publique affirment dans une nouvelle tribune sur Le Monde.fr que « s’il est plausible que le vapotage puisse être chez certains une aide à l’arrêt de la consommation de cigarettes, il n’existe pas de preuve suffisante qu’il apporte un bénéfice en comparaison aux autres traitements validés, médicamenteux ou non ».
•• À bien lire leurs arguments (ci-dessous), on se dit que tout ce bruit sur les « puffs » a contribué à durcir les positions (voir 18 et 9 mars, 16 janvier).
Ils sont tous trois membres du groupe de travail sur cet avis relatif aux bénéfices-risques de la cigarette électronique du HCSP : Ivan Berlin (maître de conférences des universités, praticien hospitalier, hôpital Pitié-Salpêtrière,Paris) ; Anne-Laurence Le Faou (maître de conférences des universités, praticien hospitalier, hôpital européen Georges-Pompidou, Paris) et François Alla (professeur de santé publique à l’université de Bordeaux et praticien hospitalier au CHU de Bordeaux ).
•• Ci-dessous, l’essentiel de leur tribune :
« Les décisions de santé individuelles comme collectives doivent répondre à une exigence éthique. Cette exigence passe en particulier par une démarche fondée sur les preuves, selon les règles bien établies et utilisées internationalement afin de délivrer des soins dont l’efficacité est démontrée, dont le niveau de risque est connu et dont les bénéfices dépassent les risques. C’est ce rapport bénéfices-risques qui est au cœur des décisions, dans tous les pays et pour toutes les institutions indépendantes relevant de la santé.
L’avis du Haut Conseil de la santé publique (HCSP) sur l’usage de la cigarette électronique suit ces règles.
Des produits de consommation courante
La majorité des connaissances sur les « produits du vapotage » (constitués d’une batterie, d’un réservoir rempli par un liquide, chauffé par une résistance et produisant un aérosol), dénomination utilisée par la loi de 2016 de modernisation de notre système de santé, rappelle que ceux-ci ne sont pas des produits de santé, mais des produits de consommation courante. Lire la suite »