Une fenêtre sur l’actualité quotidienne de tous les événements liés directement ou indirectement au tabac
7 Mai 2023 | Observatoire
 

La détention et la consommation de protoxyde d’azote, ou « gaz hilarant », sont dorénavant interdites aux mineurs sur la voie publique dans de nombreux quartiers de Paris, jusqu’à la fin juillet, selon un arrêté de la préfecture de police qui évoque « une recrudescence inquiétante chez les jeunes ».

C’est ce qu’annonce une dépêche AFP que nous reprenons (voir aussi 26 mai, 26 mars 2021). Laquelle revient sur un phénomène dont l’ampleur inquiète particulièrement la Préfecture de Police et … dont les développements échappent encore aux « spécialistes » des addictions et de la santé publique. Lire la suite »

9 Mar 2023 | Observatoire
 

Lusage de drogues, cannabis ou autres produits illicites, ainsi que la consommation d’alcool et de tabac est en baisse chez les jeunes de 17 ans, affirme lObservatoire français des Drogues et des Tendances addictives (OFDT) dans une nouvelle étude publiée ce 9 mars. C’est en tout cas, ce que rapporte l’AFP.

Et surtout, cette étude en corrobore d’autres (voir 13 janvier 2023, 26 mai et 16 décembre 2022).

23 000 jeunes de 17 ans ont été interrogés en mars 2022 dans le cadre de la 9ème étude Escapad menée lors de journées d’appel de préparation à la défense et le constat est optimiste: « Tous les niveaux dusage de drogues ont baissé », se félicite l’OFDT qui souligne notamment un net recul du tabagisme. 

•• « En 2022, moins dun jeune de 17 ans sur deux a déclaré avoir déjà fumé au moins une cigarette », soit 13 % de moins qu’en 2017, date de la précédente étude, et 15,6 % ont déclaré fumer quotidiennement, soit une baisse de 10 points en cinq ans.

Avec près d’un adolescent sur cinq déclarant n’avoir jamais bu d’alcool et moins d’un sur deux déclarant n’avoir jamais été ivre, l’OFDT constate un « recul généralisé » de la consommation d’alcool, même si « la pratique des alcoolisations ponctuelles importantes (API) persiste et se généralise ».

La même tendance baissière est observée pour le cannabis, deux fois moins consommé sur une base régulière ou quotidienne, ainsi que pour les drogues illicites qui enregistrent une baisse notable par rapport à 2017.

•• En revanche, deux nouvelles pratiques ont gagné en popularité auprès des jeunes : la cigarette électronique, dont lusage a triplé en cinq ans et a même été multiplié par six pour les seules filles, et le cannabidiol (CBD), qui faisait partie du questionnaire pour la première fois, expérimenté par plus de 17 % des jeunes interrogés.

L’étude de l’OFDT pointe une disparité des pratiques de consommation selon la situation scolaire des jeunes, avec des « niveaux dusage fréquent plus importants parmi les adolescents en apprentissage et ceux sortis du système scolaire par rapport aux élèves scolarisés dans le secondaire ».

•• Malgré la crise sanitaire liée au Covid-19, qui a limité les moments de sociabilité favorables aux expérimentations de drogues, il n’y aurait pas eu « d’effet de rattrapage » : « ces usages moindres semblent durablement inscrits dans les comportements de la population adolescente », avance l’OFDT.

Il note en revanche que l’état de santé des adolescents s’est détérioré, en particulier dans le champ de la santé mentale. Les troubles liés à l’anorexie, à l’obésité et aux syndromes anxiodépressifs ont fortement augmenté. Photo : Est Républicain / Arnaud Castagne

11 Jan 2023 | Observatoire
 

Nous ne serions pas tous égaux, à la naissance, face au risque de tomber dans l’alcoolisme ou le tabagisme.

L’ADN contribuerait pour moitié à la dépendance à la boisson ou aux cigarettes, l’autre moitié relevant de facteurs dits « environnementaux » (contexte culturel, politiques de santé publique …). Un consortium de plus de 200 chercheurs tente, dans la revue Nature, de dessiner la carte de ces penchants largement partagés.

Agrégeant des données provenant de dizaines d’études antérieures, le collectif a identifié pas moins de 3 823 variants génétiques associés à la consommation d’alcool et de tabac.

•• Alors qu’une première analyse du genre, publiée en 2019, s’intéressait aux habitudes de 1,2 million de personnes, ce sont, cette fois-ci, les génomes de 3,4 millions d’individus qui ont été passés au crible. Avec un échantillon aussi pléthorique, les scientifiques ont pu déterminer, par exemple, que l’âge de la première cigarette est corrélé à 2 486 variants et le nombre de verres par jour, à 849. Certaines versions de gènes sont même associées aux deux produits, suggérant qu’elles prédisposent certains d’entre nous aux deux addictions.

L’enjeu de ces recherches pour les médecins ? Mieux identifier les personnes à risque de développer une dépendance et – selon le psychiatre de l’AP-HP, Romain Icick, dans Le Parisien – « proposer des alternatives thérapeutiques » adaptées aux différents profils : « sur le tabac, en France, les traitements disponibles sont plutôt efficaces. Sur l’alcool, en revanche, les progrès sont plus modestes. »

•• Cette vaste étude suit de quelques semaines un autre travail scientifique qui s’était intéressé lui à l’influence du sexe, masculin ou féminin, sur notre rapport au tabac : des chercheurs de l’université d’Uppsala, en Suède, ont en effet expliqué être parvenus à observer un phénomène propre au cerveau des femmes.

On se doutait que la nicotine y bloquait la production d’œstrogènes, une hormone présente davantage chez elles que chez les hommes et impliquée notamment dans la reproduction et le cycle menstruel. Mais cette expérience a révélé, de manière inattendue, que cet effet se produisait dès la première cigarette. Selon cette équipe, le phénomène pourrait expliquer la plus grande difficulté qu’ont les femmes à arrêter de fumer.

À suivre.

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8 Nov 2022 | Observatoire
 

Surendettement, mensonges, isolement… Les paris sportifs en ligne inquiètent de plus en plus les autorités sanitaires françaises. Si l’addiction au jeu ne date pas d’aujourd’hui, elle menace de devenir un problème majeur face à l’essor fulgurant de ce marché. Ainsi débute une dépêche AFP, signée Julien Dury, que nous reprenons.

« Je me suis enfermé là-dedans : je suis parti en endettement, j’ai fumé tout ce que j’avais », témoigne Paul-Olivier, un ancien parieur de 29 ans. Le jeune homme, qui ne souhaite pas rendre public son nom de famille, a connu une « descente aux enfers » qui l’a vu parier jusqu’à 10 000 euros sur des matchs de football.

•• « Mon cerveau pensait toujours au fait que je pouvais gagner, pas que je pouvais perdre », raconte-t-il. « Je me réveillais, je pensais à ça, je me couchais, je pensais à ça, je me renfermais sur moi et je ne voyais plus mes amis. »

L’ancien parieur, qui est désormais sevré mais ressent toujours une « épée de Damoclès », a connu deux éléments classiques de l’addiction. Il devait sans cesse augmenter la dose, allant jusqu’à parier sur des championnats lointains comme au Kazakhstan. Et il a longtemps caché sa situation à ses proches, malgré une situation financière intenable à force d’ouvrir des crédits bancaires.

•• Son histoire n’est pas un cas isolé. L’addiction aux paris sportifs est un phénomène désormais assez répandu pour que les autorités sanitaires s’en saisissent.

L’agence Santé publique France a lancé une campagne destinée au grand public, la première sur ce thème en France – les pays anglo-saxons étant exposés de plus longue date à cette problématique.

« Particulièrement addictifs, ces paris peuvent avoir des conséquences importantes sur la santé et la situation sociale des joueurs qui les pratiquent et de leur entourage », prévenait l’agence dans un communiqué. La campagne précède de peu la Coupe du monde de football, occasion attendue de longue date par les géants des paris en ligne, parmi lesquels la Française des jeux, Winamax ou Betclic.  Lire la suite »

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7 Oct 2022 | Associations
 

« Un changement de culture » et un « bon début » : le Projet de Loi de Financement de la Sécu pour 2023 (voir 27 septembre) met l’accent sur la prévention pour lutter contre les inégalités sociales de santé, mais cela reste insuffisant pour les professionnels.

C’est ainsi que débute une dépêche AFP dont nous reprenons quelques extraits concernant le tabac.

« Finançons la prévention », martèle la Fédération Addiction (voir 25 avril 2022, 21 septembre 2016) pour qui de « bonnes mesures » prises isolément « restent loin de dessiner une réelle politique publique de prévention », alors que les addictions sont « un déterminant majeur » des inégalités sociales de santé. La Fédération Addiction réclame notamment que les consultations de prévention aux âges clés de la vie s’appuient sur les Centres de Soins, d’Accompagnement et de Prévention en Addictologie (Csapa).

Pour elle, la hausse des prix du tabac ne sera pas non plus suffisante si elle n’est pas accompagnée d’un « accent sur l’aide et l’accompagnement des fumeurs ».

Si le nouvel intitulé du poste du ministre de la Santé, désormais aussi chargé de la prévention, marque un virage gouvernemental, ces mesures « restent de l’ordre du saupoudrage et sont loin de dessiner une politique de prévention cohérente », dénonce encore la Fédération Addiction.

Fin 2021, la Cour des Comptes estimait que les résultats des politiques de prévention en santé étaient « globalement médiocres » en France, « malgré un effort financier comparable à celui des pays voisins ».

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6 Août 2022 | Vapotage
 

Smoore, premier grand fabricant chinois du secteur du vapotage de taille mondiale (voir 29 juillet), annonce le lancement du premier projet mondial de recherche et de suivi en temps réel portant sur l’addiction à la nicotine. Nous reprenons son communiqué.

Mené en partenariat avec le Shenzhen Institute of Advanced Technology (SIAT), le nouveau projet de recherche de Smoore vise à évaluer les meilleurs moyens de réduire le taux de nicotine des produits de vapotage et, en fin de compte, d’atteindre un niveau inférieur à celui qui déclenche l’addiction. Lire la suite »

16 Juin 2022 | Observatoire
 

Des chercheurs ont cartographié un « réseau cérébral » lié aux addictions en étudiant des fumeurs de longue date ayant arrêté brusquement le tabac après des lésions cérébrales, selon une étude publiée le 13 juin dans Nature Medicine.

C’est ce qu’indique une dépêche AFP que nous reproduisons.

Ces résultats, espèrent les auteurs de l’étude, pourraient aider à cibler de futurs traitements contre la dépendance à une palette de substances.

•• Pour déterminer où les addictions se situaient dans le cerveau, les chercheurs ont étudié 129 patients (60 % d’hommes, moyenne d’âge de 56 ans) qui fumaient quotidiennement et avaient une lésion cérébrale.

Si plus de la moitié ont continué à fumer normalement après la lésion, un quart ont arrêté immédiatement sans difficulté et ont même signalé une « absence de besoin », selon l’étude.

Les lésions associées à la rémission se situaient dans plusieurs zones du cerveau, mais seraient toutes liées à un réseau spécifique, estiment les chercheurs, qui les ont cartographiées dans un certain nombre de zones cérébrales appelé le « réseau de rémission de l’addiction ».

•• Ils ont découvert qu’une lésion qui amènerait une personne à renoncer à une dépendance affecterait probablement des parties du cerveau comme le cortex cingulaire antérieur dorsal, le cortex préfrontal latéral et le cortex insulaire, mais pas le cortex préfrontal médian.

De précédentes recherches avaient montré que les lésions affectant le cortex insulaire amoindrissaient l’addiction, mais elles n’avaient pas pris en compte d’autres parties du cerveau identifiées dans cette nouvelle étude. Lire la suite »

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26 Mai 2022 | Observatoire
 

Les adolescents français consomment de moins en moins de substances psychoactives. C’est ce que révèle une note de l’Observatoire français des Drogues et des Toxicomanies (OFDT),  publiée ce mardi 24 mai et reprise notamment dans Les Échos

Selon le rapport, la consommation d’alcool, de tabac et de cannabis est en recul chez les élèves de troisième (voir aussi 13 janvier 2022).

•• En 2021, 64,1 % des élèves de troisième ont déclaré avoir bu au moins une fois de l’alcool, contre 75,3 % en 2018 et 83,2 % en 2010. Parmi ceux qui déclarent avoir déjà goûté l’alcool, 31,8 % déclarent avoir consommé au moins une fois au cours des 30 jours précédant l’enquête, contre 41,6 % en 2018. Lire la suite »

14 Mai 2022 | Observatoire
 

Dans une récente étude publiée dans le Journal of Public Health, des chercheurs font part de leur inquiétude quant à la très forte présence d’images montrant du tabac, de l’alcool et des aliments malsains dans les programmes de télé-réalité des pays anglo-saxons. 

« Malgré les contrôles réglementaires, de telles images restent répandues dans les programmes télévisés aux heures de grande écoute. La télé-réalité, bien qu’elle ne soit pas spécifiquement destinée aux enfants, attire les jeunes en offrant une forme d’évasion et de réalisme ambitieux pour les téléspectateurs », indiquent-ils.

•• Pour en venir à cette conclusion, ils ont examiné un échantillon de 20 programmes de télé-réalité diffusés de 2019 à 2020 dans les pays anglophones pour tenter d’évaluer l’exposition potentielle des enfants au tabac, à l’alcool et aux aliments de type « junk food » dans les émissions de télévision populaires.

Ils ont mesuré le nombre de minutes contenant des images de tabac, d’alcool et de malbouffe, que l’utilisation soit réelle ou implicite, et la marque spécifique au produit.

•• Leurs résultats montrent que la teneur en tabac n’apparaissait dans 2 % des intervalles sur les épisodes visionnés, tandis que l’alcool est apparu dans 39 % des intervalles. Les aliments riches en sucre et en matières grasses sont apparus dans 13 % des intervalles visionnés sur 88 % des épisodes étudiés.

S’il a été difficile de mettre en lumière des marques de cigarettes, ce n’était en revanche pas du tout le cas avec l’alcool puisque les chercheurs ont trouvé 149 marques différentes dans 46 % des épisodes.

« Ces programmes sont largement regardés par les jeunes et la nature de la télé-réalité, avec ses modèles d’inspiration, influence probablement les choix de consommation d’alcool, de tabac et de nourriture chez eux. La réglementation actuelle autour de la représentation de cette imagerie n’est pas suffisante et doit être révisée », conclut l’équipe scientifique.

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25 Avr 2022 | Observatoire
 

La question de la lutte contre les addictions n’a pas été abordée durant la campagne de l’élection présidentielle, regrettaient juste avant le second tour, dans une nouvelle tribune au Monde (voir 6 avril), Bernard Basset, spécialiste en santé publique (président d’Addictions France), et Amine Benyamina, psychiatre addictologue (président de la Fédération française d’addictologie).

Ils proposent la tenue, durant le prochain quinquennat, d’une convention nationale sur le sujet. Nous la reproduisons (extraits). Lire la suite »

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