Dans la ville frontalière de Wervik (7 kilomètres d’Halluin en France), se cache une institution insolite : le Nationaal Tabaksmuseum ou Musée national du tabac.
On y découvre un patrimoine unique, lié à l’histoire d’une plante qui a marqué de son empreinte le paysage de la région franco-belge, rapporte La Voix du Nord. Mise au banc des accusés, la plante importée du Nouveau Monde a marqué les civilisations sur le plan sociologique, économique et artistique. Au bord de la Lys, on découvre sa culture et sa transformation, mais aussi ses liens avec les guerres, la publicité ou encore la contrebande – toujours d’actualité …
S’enchaînent viriles pubs vintage, où cow-boys et sportifs posent clope au bec. Cet été, les cyclistes belges (comme Eddy Merckx) seront d’ailleurs au cœur d’une expo temporaire (le Tour de France partira de Lille, cette année / ndlr). Mais ce qui attire l’œil, c’est aussi la vitrine des objets coquin : à travers des trous de serrure, on observe des pubs des années 1950 ou un Kama-sutra fumeux néanmoins inoffensif.
On découvre aussi les étonnantes reconstitutions d’un bureau de tabac belge des années 1950 ou de la maison du planteur, avec sa déconcertante « fumeuse » : une chaise de prière qui cache en fait le kit du fumeur ! Pipes en matières précieuses, briquets, bagues de cigares … Au total, 12 000 pièces ont été réunies par ce musée. Inauguré en 1987 par une association de passionnés, il a été agrandi en 2003.
L’objet le plus ancien ? Sans doute une intrigante seringue à tabac, du temps où le tabac était considéré comme un remède … Mais la pièce la plus étonnante est une poussette sous l’affiche « Rien à déclarer » : les contrebandiers inventaient des stratagèmes toujours plus ingénieux, même les femmes et les enfants s’y mettaient, comme en témoigne cette poussette à double fond … explique la guide.