Après avoir enregistré des records d’affluence l’été dernier, c’est la saison creuse au musée du Tabac de Bergerac (Dordogne) qui a fermé ses portes au public deux semaines afin de permettre au personnel de procéder au « récolement » de la collection.
Explications dans Sud-Ouest.
« Le récolement, c’est en quelque sorte un inventaire de l’inventaire » explique Mélissa Nauleau, responsable adjointe en charge des musées et des collections de la Ville, « pour chaque objet, on va vérifier s’il est bien inscrit sur les registres, s’il est étiqueté, et l’inscrire si nécessaire. »
•• Depuis 2004, les musées du France (agréés par l’État) sont tenus de procéder à un récolement complet de leurs collections tous les dix ans. Au musée du Tabac bergeracois, le dernier a été remis en 2013. C’est aussi l’occasion de vérifier l’état des objets et de prévoir, si besoin, une restauration. « Nous faisons aussi une série de photos de chaque objet pour constater l’état et alimenter une future base de données. »
En guise d’exemple, la jeune femme se saisit d’un couvercle de râpe à tabac de poche, en bois sculpté. Un objet typique des arts décoratifs de la fin du XVIIème et du début du XVIIIème siècle. D’un côté, sont représentés deux hommes se battant en duel tandis que deux autres les encouragent en levant leur verre.
L’autre face révèle une série de numéros incompréhensibles pour le profane. « Cette pièce a plusieurs numéros dont un qui semble récent. Sur celui-ci, la lettre D indique qu’il s’agit d’un dépôt. Il y a ensuite un numéro d’inventaire. Il vient probablement du Louvre ou de Cluny, mais c’est un dépôt qui peut dater des années 1950. Il faudra faire des recherches pour compléter les informations et régulariser. »
•• Pour elle, c’est aussi un moment privilégié avec ces objets : « c’est parfois fastidieux, mais passionnant. La collection, qui compte des milliers de pièces, est très belle, même si la scénographie date des années 1980 et aurait besoin d’être repensée » juge la responsable et spécialiste de l’histoire de l’art. « Le tabac est un sujet extrêmement large, car il était consommé dans beaucoup de sociétés du monde. Et cela fait écho à une histoire locale forte. »