Au musée du Tabac, à Bergerac (Dordogne), on découvre tous les secrets de la consommation de tabac et de la tabaculture au fil des siècles (voir 17 mai et 30 janvier 2022). L’occasion de découvrir des objets uniques. Sud-Ouest y propose une plongée insolite.
Le musée, créé en 1950, appartient à la municipalité. À cette époque, le tabac avait une place très importante au niveau local. « On parle de l’âge d’or du tabac », rappelle Mélissa Noleau, responsable adjointe des musées et du patrimoine à la mairie de Bergerac.
•• De nos jours, la ville de Bergerac est davantage connue pour son vin et pour le personnage de Cyrano mais, à l’époque, c’était bien cette plante qui faisait rayonner la sous-préfecture de la Dordogne : « Bergerac était célèbre à l’échelle nationale et même internationale. C’était la capitale du tabac », ajoute Mélissa Noleau.
Désormais, la tabaculture a quasiment disparu du département. « Il ne reste que deux ou trois producteurs en Dordogne », explique la responsable adjointe des musées et du patrimoine à la mairie de Bergerac. En effet, la France s’est fait devancer par du tabac blond moins coûteux provenant des États-Unis et de Chine.
« La France a perdu son monopole au cours des années 1970 », déclare Mélissa Noleau. À Bergerac, reste désormais la plus grande collection de graines au monde, entretenue par l’entreprise Bergerac Seed and Breeding (voir 21 juillet 2024, 17 mai 2022).
•• Situé place du Feu, le musée du Tabac attire des curieux : « on est venu parce qu’on était intrigué ». D’autres arrivent avec une pointe de nostalgie, comme l’explique Mélissa Noleau : « certains viennent car ils ont travaillé dans la tabaculture quand ils étaient jeunes et veulent revoir certains objets. »
L’objectif de l’établissement est bien clair : « on n’est pas là pour faire l’apologie de la consommation, on est là pour parler de l’histoire du tabac » souligne la responsable.
Pour attirer les visiteurs, le musée met en place des expositions éphémères, notamment avec les dernières acquisitions, comme « Sorties des réserves », à voir jusqu’au 6 octobre. Il peut aussi compter sur des œuvres uniques, comme sa pièce phare : la machine à sculpter qui permettait de fabriquer des pipes au 19ème siècle. Le musée périgourdin compte également dans ses collections des peintures prêtées par le Louvre et du Centre Pompidou.
On retrouve à travers plusieurs objets l’évolution des pratiques liées au tabac, l’arrivée de la pipe puis de la cigarette : « ici, on a des pipes hollandaises, qui sont fabriquées différemment des françaises », explique la jeune femme.
Seul petit bémol pour Sud-Ouest, le site est dans la même configuration qu’en 1983, lorsqu’il s’est déplacé dans Bergerac. Une scénographie plus moderne serait la bienvenue : « ici, l’histoire s’arrête au 20ème siècle. Il faudrait parler du tabac contemporain avec ses évolutions comme la vaporette », reconnaît Mélissa Noleau.