À Bachiqa près de Mossoul, au milieu des maisons couleur pastel en ruine et des inscriptions à la gloire du « califat », Wissam Ghanem vend des bières, de la vodka et du whisky dans son échoppe rouverte après le départ des jihadistes, raconte l’AFP dans une dépêche récente (18 février).
Située à une vingtaine de kilomètres au nord-est de Mossoul, cette ville du nord de l’Irak a connu un exode massif après sa prise en août 2014 par le groupe ultraradical État islamique (EI). Déplacés pendant près d’un an et demi, Wissam et sa famille n’ont pas hésité à revenir s’installer à Bachiqa, aujourd’hui aux allures de ville fantôme, après sa reconquête en novembre par les combattants kurdes, également engagés dans la lutte anti-jihadistes.
Il a aussitôt rouvert son échoppe de spiritueux dont les vitres ont été entièrement soufflées par l’EI qui interdit la consommation de l’alcool et de tabac dans son « califat », les zones sous son contrôle en Irak et en Syrie voisine. « Mais quand on est revenu, on a trouvé dans les maisons des canettes de bières, des bouteilles d’alcool récemment entamées, des paquets de cigarettes ouverts … Les jihadistes buvaient et fumaient ! », intervient rageusement Wissam.
À quelques centaines de mètres, Bassam Abdel Mahmoud tient lui aussi une petite épicerie avec des produits de première nécessité, « mais l’alcool représente plus de 50 % des ventes », confie-t-il. Malgré des températures glaciales et très peu de clients, les deux magasins restent ouverts de huit à 20 heures tous les jours. Les habitants tentent de s’adapter, mais le retour est difficile à Bachiqa.