Le dernier tableau de bord de l’Observatoire français des Drogues et Toxicomanies (OFDT), publié ce vendredi 25 septembre, montre qu’en août, le marché des traitements d’aide à l’arrêt du tabac a progressé de + 20,6 %, après une hausse de + 27 % en juillet (par rapport aux mêmes périodes de l’année dernière).
Le boom de l’e-cigarette pour se désaccoutumer du tabac connait-t-il un coup de frein ? Ce n’est qu’une hypothèse correspondant à une tendance déjà observée en début d’année (voir Lmdt du 9 juillet).
Tous les produits du segment connaissent en effet une hausse importante de leurs ventes par rapport à août 2014. Cela va des timbres transdermiques (+ 29,3 %), en passant par le Zyban (+ 27,2 %) et va jusqu’au Champix (+ 3,8 %). Pour ce dernier (la varénicline), il s’agit bel et bien d’un renouveau, puisque ses ventes baissent depuis pas mal de temps. Notamment de 40 % cette dernière année. Suite aux divers problèmes rencontres par le produit (voir Lmdt des 20 août et 19 février 2015 ainsi que du 31 mars 2013).
Par ailleurs, les remboursements forfaitaires des traitements d’aide à l’arrêt du tabac, dans le cadre de leur prescription, sont aussi en hausse, toujours cette année ; au même titre que le nombre de personnes accueillies en consultation de tabacologie.
En fait, seul le dispositif Tabac Info Service a enregistré moins d’appels en août, mais son service de coaching – porté désormais par une application mobile – semble en plein développement : 9 500 inscrits contre à peine 2 000 en août 2014 (voir Lmdt des 6 septembre et 1er juin).
Certains médias grand public « santé » – comme Pourquoi Docteur – font un rapprochement avec le tassement du marché de la cigarette électronique. Et s’étonnent, en parallèle, de la progression de 1,5 % de la vente de tabac en août 2015 par rapport à août 2014 (+ 9,7 % pour le tabac à rouler et + 0,3 % pour les cigarettes), relevée par le même baromètre.
Commentaire pondéré du site Pourquoi Docteur : « Il faut toutefois préciser que cet état des lieux n’indique en rien que les Français fument plus qu’auparavant. Des saisies importantes de cigarettes de contrefaçon par les douanes ainsi qu’une hausse brutale de l’essence peuvent par exemple expliquer un frein soudain à la consommation du tabac de contrebande. Ce dernier est souvent ramené en France, depuis les pays frontaliers, où il coûte moins cher (Espagne, Belgique, etc.) ».