Un bilan de l’Université de Californie-San Diego sur les médicaments d’aide au sevrage tabagique comme Champix® ou Chantix® aux USA (varénicline) révèle leur peu d’impact sur la vitesse à laquelle les fumeurs s’arrêtent de fumer. Ces données, basées sur le suivi de près de 40 000 fumeurs, présentées dans la revue Tobacco Control du 17 août, montrent en effet que si leur utilisation a augmenté d’environ 2,5% en sept ans, le taux de sevrage est resté stable.
L’équipe de chercheurs a analysé les données de deux enquêtes du Bureau américain de recensement menées auprès de plus de 39 000 fumeurs âgés de 18 ans et plus : en 2003 puis en 2010-2011, soit avant et après l’introduction de la varénicline (en 2006). Ces enquêtes portaient sur les tentatives d’arrêt menées au cours des douze derniers mois, le recours aux thérapies de substitution nicotinique dont le patch, les gommes, les pastilles et en inhalateur ainsi que sur les médicaments sur prescription.
L’analyse brute des réponses fait ressortir que :
. l’utilisation globale de la pharmacothérapie a augmenté de 28,7% en 2003 à 31,1% 2010-11 ;
. en 2003, environ 4,5% des fumeurs ont déclaré avoir réussi à arrêter pendant au moins un an, contre 4,7% en 2010-11 ;
. la varénicline aurait tendance à être plus efficace que les autres aides au sevrage durant les trois premiers mois, après quoi les taux de succès commencent à décliner.
Enfin, un des effets de la mise sur le marché de la varénicline aurait été de prendre une part du marché des autres aides au sevrage tabagique, comme les patchs ou le bupropion (Zyban®).
Le Pr Shu-Hong Zhu, professeur au Département de santé publique de l’UC San Diego, auteur principal, conclut qu’en dépit de l’espoir mis par les experts dans ce nouveau médicament le sevrage tabagique, la varénicline a pris la place d’autres aides comme le patch, sans avoir aucun impact notable sur l’abandon du tabac, en population générale.