Une fenêtre sur l’actualité quotidienne de tous les événements liés directement ou indirectement au tabac
13 Juil 2025 | Profession
 

« La Cnil considère que l’utilisation de caméras – augmentées – pour estimer l’âge des clients des bureaux de tabac afin de contrôler la vente de produits interdits aux mineurs n’est ni nécessaire, ni proportionnée. »

Communication de la CNIL condamnant l’expérimentation par les buralistes de « caméras augmentées » pour s’assurer de l’âge de leurs clients (voir le 12 juillet).

12 Juil 2025 | Profession, Récents
 

Les faits : ce vendredi 11 juillet, la CNIL (Commission nationale Informatique et Libertés… le « gendarme de protection des données ») a jugé que l’utilisation – par des buralistes en test – de « caméras augmentées avec des logiciels fondés sur l’intelligence artificielle » (pour déterminer si les clients avaient de fortes probabilités d’avoir moins ou plus de 18 ans) est « excessif » (voir 21 mars 2025).

Dans son « avis » (voir ci-dessous), la CNIL estime que la présence de ce type de caméra est « ni nécessaire, ni proportionnée » au regard du Règlement européen sur la Protection des Données (RGPD).

« L’analyse préalable du visage des personnes par une caméra n’apparaît pas nécessaire »… la vérification des pièces d’identité restant le seul moyen de s’assurer de l’âge des clients.


Que se passe-t-il pour les buralistes ayant actuellement ces caméras ? (voir 7 octobre et 13 décembre 2024)

La CNIL précise : « qu’en l’absence de plainte de personnes concernées, à ce jour, la CNIL souhaite laisser le temps aux buralistes concernés de se mettre en conformité. »


Réaction de l’Alliance contre le Tabac (ACT), qui, d’après Le Figaro, se félicite de la position de la CNIL :

« Le déploiement de dispositifs de vérification d’âge chez les buralistes ne constitue en aucun cas une réponse satisfaisante au non-respect de l’interdiction de vente des produits du tabac et de vapotage aux mineurs. » (voir ci-dessous)

12 Juil 2025 | Profession
 

La CNIL considère que l’utilisation de caméras « augmentées » pour estimer l’âge des clients des bureaux de tabac afin de contrôler la vente de produits interdits aux mineurs n’est ni nécessaire, ni proportionnée.

C’est ainsi que débute la communication officielle de la CNIL (voir ci-dessus). Nous la reprenons dans son intégralité.


En quoi consistent ces dispositifs ?

Certains bureaux de tabac utilisent des dispositifs de caméras « augmentées » pour estimer l’âge de leurs clients avant toute vente de produits interdits aux mineurs (tabac, alcool, jeux d’argent, etc.). Ces caméras s’appuient sur un algorithme d’intelligence artificielle qui scanne le visage de la personne pour estimer si celle-ci est mineure ou majeure.

Les dispositifs actuellement déployés sont activés par défaut et analysent les visages de toutes les personnes se situant dans leur champ de vision. Elles indiquent alors, par un voyant vert ou rouge, si l’âge estimé des personnes dépasse ou non un âge prédéterminé (18 ans, 21 ans ou autre).

Ces caméras « augmentées » sont actuellement utilisées par les buralistes comme outil d’aide à la décision : elles n’ont pas pour objectif de permettre aux clients de prouver leur majorité.

À la suite de plusieurs demandes et compte tenu des enjeux présentés par ces dispositifs, la CNIL a analysé, après des réunions de concertation avec les acteurs concernés, leur conformité au RGPD et à la loi Informatique et Libertés.


Pourquoi leur utilisation n’est pas conforme au RGPD ?

L’analyse du visage effectuée par des caméras dites « augmentées » constitue un traitement de données personnelles qui doit donc respecter les principes posés par le RGPD pour être légalement mis en œuvre.

Dans sa position relative aux conditions de déploiement des caméras « augmentées », publiée en juillet 2022, la CNIL rappelait qu’il est essentiel de démontrer que l’usage de ces dispositifs est nécessaire et proportionné avant tout déploiement. C’est sur la base de ces critères que la CNIL a mené son analyse.


Le traitement doit être nécessaire pour atteindre l’objectif poursuivi

La loi impose aux buralistes de vérifier que leurs clients sont majeurs avant de vendre du tabac ou de l’alcool.

Or, ces dispositifs ne peuvent qu’estimer l’âge des personnes, sans certitude, et ils comportent un risque d’erreur, comme tout système d’intelligence artificielle. Leur nécessité et leur opportunité dans ce contexte apparaissent donc contestables.

En effet, la caméra « augmentée » ne procédant qu’à une estimation, le respect de leurs obligations suppose quand même que les buralistes demandent systématiquement à leurs clients une preuve de majorité.

En conséquence, l’analyse préalable du visage des personnes par une caméra pour estimer leur âge n’apparaît pas nécessaire : elle ne ferait que s’ajouter au contrôle requis par la loi. Et, au contraire, l’utilisation de ce dispositif pourrait inciter les buralistes à s’en remettre uniquement au résultat rendu par la machine, sans plus de vérification.

Pour remplir leurs obligations de contrôle de l’âge, les buralistes doivent donc recourir à d’autres solutions :

  • La vérification d’un titre d’identité ou de tout document officiel contenant la date de naissance de la personne.
  • Certaines applications mobiles qui prouvent la majorité avec exactitude en affichant un minimum d’informations – c’est par exemple la vocation du « mini-wallet », une application de contrôle de l’âge développée par la Commission européenne et dont un prototype est attendu dès l’été 2025.

Le traitement de données ne doit pas porter une atteinte excessive aux droits et intérêts des personnes

Comme tout système de caméras dites « augmentées », ces dispositifs d’estimation algorithmique de l’âge présentent par nature des risques pour les droits et libertés fondamentaux des personnes, malgré certaines garanties comme un traitement local des données et une suppression rapide des images.

En effet, leur mode de fonctionnement implique une activation par défaut et en continu qui apparaît disproportionnée au regard de l’objectif visé, notamment car cela conduit à filmer toutes les personnes, même celles qui sont manifestement majeures, empêche les personnes d’exercer leur droit d’opposition, pourtant garanti par le RGPD.

Ces caméras ne font pas que filmer mais analysent, en temps réel, les personnes qui y sont exposées.

Leur déploiement dans des lieux de vie comme des bureaux de tabac contribue à un risque de banalisation et d’habituation à une forme de surveillance renforcée par la multiplication de tels outils.

26 Juin 2025 | Institutions
 

Amine Benyamina vient d’être élu, ce 21 juin, président d’Addictions France. Il succède à Bernard Basset.

Fondée en 1872 par Claude Bernard et Louis Pasteur,
Addictions France est une association loi 1901, reconnue d’utilité publique et agréée d’éducation populaire. Son action va de la prévention aux soins, en passant par le travail social.
Les professionnels de l’association interviennent sur toutes les conduites addictives : alcool, tabac, cannabis, médicaments psychotropes, drogues illicites, pratiques de jeu excessives et autres addictions sans substance. En s’appuyant sur une forte implantation régionale.

L’association se veut également force de proposition « pour faire évoluer les opinions et contribuer à la mise en place d’une politique cohérente sur les addictions ».

Professeur de psychiatrie et d’addictologie, Amine Benyamina est déjà président de la Fédération française d’Addictologie (FFA) et du Réseau de Prévention des Addictions (Respadd).

Concernant le tabac, il a déjà déclaré voir « des limites » à la politique de hausse des prix, « mais reste vigilant concernant les initiatives du “lobby du tabac” » (voir les 30 mai 2021 et 11 décembre 2023).

31 Mai 2025 | Pression normative
 

BAT renforce son engagement à prévenir l’accès des mineurs aux produits du tabac et de la nicotine à l’occasion de la Journée mondiale sans tabac.
Nous reprenons l’essentiel de son communiqué.

  • BAT réaffirme son engagement à empêcher l’accès des mineurs aux produits du tabac et de la nicotine et souligne que ces produits sont exclusivement destinés aux adultes.
  • BAT plaide en faveur d’une réglementation progressive permettant aux fumeurs adultes, qui continueraient autrement à fumer, de passer complètement à des produits sans combustion, tout en empêchant l’accès des mineurs grâce à des mesures de protection strictes.
  • BAT soutient la collaboration entre les régulateurs, les fabricants, les détaillants et les organisations de santé publique pour prévenir l’usage chez les mineurs.

À l’occasion de la Journée mondiale sans tabac, BAT réitère son engagement à empêcher l’accès des mineurs aux produits du tabac et de la nicotine.

Nous soutenons les efforts de santé publique et plaidons pour des réglementations garantissant que ces produits ne tombent pas entre les mains des mineurs.
Beaucoup de choses ont changé depuis la ratification de la Convention-cadre de l’OMS pour la lutte antitabac (CCLAT) il y a vingt ans. Lire la suite »

 Commentaires fermés sur BAT renforce son engagement à prévenir l’accès des mineurs aux produits du tabac  
30 Mai 2025 | Associations
 

L’ACT / Alliance contre le tabac (voir 17 mai) propose un « generational ban » à la française (interdiction définitive de se procurer légalement du tabac aux générations nées après une certaine date).
Nous reprenons son communiqué.

Lire la suite »

23 Mai 2025 | Observatoire
 

L’info : la consommation de cigarettes, d’alcool et de stupéfiants chez les adolescents baisserait en Europe, mais de nouvelles formes d’addictions se développent.

La source : l’Agence européenne des drogues – EUDA, dans le cadre de sa grande enquête ESPAD (projet européen d’enquête en milieu scolaire sur l’alcool et les autres drogues – voir le 12 novembre 2020).

Soit 113 882 élèves, âgés de 15 à 16 ans, dans 37 pays européens, courant 2024.

Les résultats :

  • Tabac : 18 % des jeunes déclarent avoir fumé au moins une cigarette au cours du dernier mois.
    En 1995, nous en étions à 33 %.
  • Vapotage : 22 % des jeunes déclarent avoir vapoté au cours du dernier mois. Ils étaient 14 % en 2019.
    46 % des filles déclarent avoir vapoté « au moins une fois dans sa vie ». 41 % des garçons.
  • Alcool : 43 % des jeunes déclarent avoir bu de l’alcool les 30 derniers jours. Ils étaient 55 % en 1995.
  • Stupéfiants : 14 % des jeunes déclarent avoir déjà expérimenté une substance illicite (19 % en 2011).
  • Médicaments (dans le cadre d’un usage non médical) comme des sédatifs, tranquillisants et analgésiques : 14 % ont déjà utilisé ces médicaments.
  • Jeux d’argent en ligne : 14 % (des 15-16 ans, rappelons-le) y ont déjà joué.
    Nous en étions à 8 % en 2019.
4 Mai 2025 | Trafic, Vapotage
 

Quatorze ans à peine, et déjà son petit réseau … Ladolescent écoulait des puffs dans la cour du collège de Lauzerte (37 kilomètres au nord de Montauban, Tarn-et-Garonne) comme dautres vendent des bonbons. Un commerce souterrain, discret. Jusqu’à ce quun vol spectaculaire, dans la nuit du 10 novembre 2024, change la donne, selon La Dépêche du Midi.

Ce soir-là, à Cazes-Mondenard (9 kilomètres de Lauzerte), un buraliste découvre que son magasin a été fracturé. Effraction dans les règles. Une razzia : le stock de cigarettes électroniques ( dont des puffs, interdites depuis / voir 25 février) a disparu. Les gendarmes de la communauté de Lauzerte sont appelés. Mais sur place, pas de trace exploitable, pas de suspect. Une affaire qui végétait depuis lors. C’est depuis les bancs d’un collège que l’enquête va rebondir. Lire la suite »

2 Mai 2025 | International
 

Ce sera comme au Royaume-Uni mais pour toute personne née après le 1er janvier 2007 (contre le 1er janvier 2009 outre-Manche). Il s’agit du « generational ban », soit l’interdiction de se procurer du tabac pour toute personne née après cette date.

Rappelons, en effet, que cette mesure radicale est en voie finale d’adoption au Royaume-Uni (voir 4 et 31 mars). Dans une indifférence quasi-générale.

La mesure va donc être « répliquée « sur les 26 atolls accueillant les 525 000 personnes vivant aux Maldives. Sans compter les touristes et autres vacanciers. L’interdiction portant, à la fois, sur l’achat, la vente et l’usage. Sa date de mise en vigueur sera le 1er novembre. Lire la suite »

9 Avr 2025 | Profession
 

Deux caméras de vérification d’âge assistées par l’intelligence artificielle (IA) ont été déployées depuis quatre semaines chez un buraliste à Gap (Hautes-Alpes). La fédération des buralistes souhaite déployer linitiative.

C’est le premier dispositif de ce type dans les Alpes du Sud. Il en existe 800 en France (voir 30 janvier, 18 février).

•• « Cest un support plus quappréciable » déclare à France 3 Provence-alpes-côte dazur, Christophe Loccatelli, le buraliste. « On nest pas à labri de faire une erreur. Ça nous évite de jouer en permanence les gendarmes. » Dans son établissement très fréquenté par des jeunes, il craint que lui ou ses équipes ne se trompent sur l’âge de la clientèle, notamment aux heures d’affluence, où l’attention est moindre. Lire la suite »

 Commentaires fermés sur Buralistes / Protection des mineurs : « nous devons nous montrer irréprochables » (Jean-Maurice Bonnardel / Hautes-Alpes)  ,