L’ACT-Alliance contre le Tabac a lancé un contentieux contre l’État qui ne contrôlerait pas assez les buralistes sur la vente aux jeunes mineurs (voir 17 octobre). Le président de la fédération des buralistes du Bas-Rhin juge cette action inefficace et avance des solutions pour mieux encadrer la vente de tabac aux moins de 18 ans. Réactions et arguments recueillis par France 3 Grand Est.
« Nous ne sommes quand même pas totalement irresponsables », réagit avec vigueur Thierry Moreno, « nous sommes commerçants, mais beaucoup d’entre nous sont aussi parents. On n’a nullement l’intention d’inciter les jeunes à fumer ».
•• « Et comment contrôle-t-on la vente de ces produits sur Internet ? » s’insurge le patron des buralistes bas-rhinois.
« Près de la moitié de ces produits – notamment les cigarettes électroniques et les puffs très prisées par les jeunes – sont achetées en ligne ou proviennent du marché noir. C’est là que se fournissent les jeunes, et en dehors de tout contrôle. C’est là qu’il faut agir ». D’autant qu’il se dit sensible au problème du tabagisme chez les jeunes. « La profession réfléchit activement à cette question ». Certaines mesures ont déjà été mises en place.
Comme le programme « Je suis BOB », pour « Buraliste officiellement Bienveillant » (voir 27 mai) : « on incite fortement nos collègues à participer à ce programme de mise à niveau des connaissances, ils ont ainsi des conseils pour gérer certaines situations délicates ». Car les buralistes peuvent se retrouver parfois à devoir jouer aux policiers face aux mineurs qui cherchent à se procurer des produits contenant du tabac.
« Comment feriez-vous si vous habitiez au cœur d’un quartier populaire sensible ? Refuser une vente à un jeune peut vous attirer de gros ennuis. C’est un coup à voir les pneus de sa voiture crevés » constate Thierry Moreno.
•• Pour se prémunir, les buralistes ont peut-être la solution technique : des détecteurs capables de déterminer l’âge d‘une personne en fonction de la physionomie de son visage : « ça s’allume vert, c’est bon » explique Thierry Moreno. « Si c’est rouge, là on peut demander la pièce d’identité. Cela évite de laisser la seule appréciation au commerçant » (voir 7 octobre 2024). Lire la suite »