Moins connu des Français que le Dry January, le « Veganuary » commence à se faire une place dans les restaurants. Une manière de montrer aux clients voulant mettre l’accent sur le végétal dans leur assiette qu’ils peuvent le faire dans leurs établissements. Décryptage des Échos signé Clotilde Briard.
Né lui aussi au Royaume-Uni et arrivé chez nous en 2019, le Veganuary, contraction anglo-saxonne de « vegan » et « january », est encore loin d’en être là. Beaucoup de consommateurs ne connaissent pas encore l’expression désignant l’incitation à tester en début d’année une alimentation purement végétale. Une initiative lancée par l’organisation à but non lucratif du même nom créée en 2014.
•• Le mouvement n’en monte pas moins en puissance en France. Et si les industriels spécialistes des alternatives végétales en profitent pour en faire une caisse de résonance, les restaurants sont plus nombreux que l’an dernier à leur emboîter le pas. Avec, souvent, des propositions végétariennes et pas forcément véganes, c’est-à-dire sans fromage, œuf ou miel puisque ces ingrédients ont eux aussi une origine animale.
L’enseigne de restauration japonaise Matsuri s’est mise pour la première fois cette année à l’heure du Veganuary. Et a même créé 13 recettes pour l’occasion.
Le spécialiste du poké Pokawa (photo) met de son côté l’accent sur ce sujet pour la troisième année, avec une promotion de 20 % sur une sélection végane et un partenariat avec son fournisseur de produits alternatifs HappyVore. « Notre offre est naturellement ouverte sur le végétal. Il est donc logique de s’intégrer dans ce mouvement. C’est une manière de nous adresser aux flexitariens, qui consomment régulièrement des produits végétariens mais sans exclusive, pour leur faire connaître l’étendue de notre offre. Et de faire tomber les préjugés chez tous les clients », remarque Nicolas Dégéraud, directeur marketing de Pokawa.
•• Le Veganuary n’est pas réservé aux enseignes ayant de nombreux établissements. De Grenoble à Toulouse, une ribambelle de restaurants indépendants ont affiché sur les réseaux sociaux leur première participation au mouvement.
Car l’initiative a plusieurs atouts. Elle permet d’animer un mois un peu creux dans la restauration. Après les agapes de décembre, janvier est moins propice à s’attabler hors de chez soi en attendant le temps fort de l’année, la Saint-Valentin. En outre, les Français rêvant de détox peuvent se laisser séduire.
Il s’agit aussi de prouver que tous les types de clients peuvent y trouver leur compte. « L’offre à base de végétal se développe dans les restaurants. Dans une tablée de six ou huit personnes, il y aura souvent quelqu’un qui ne mange que végétarien. Dans ce cas-là, le volume sur ce type d’offre est faible. Mais il génère beaucoup de trafic au global », analyse Nicolas Nouchi, créateur de la société de conseil Strateg’eat.