Au cœur du Mois sans tabac, et comme chaque année depuis 2019, France Vapotage publie la nouvelle édition de son baromètre exclusif « Regard des Français sur les enjeux liés au vapotage » (voir 8 janvier 2025).
Nous reprenons le communiqué que France Vapotage a publié à cette occasion.
Les résultats de cette édition 2025 confirment les risques considérables que l’article 23 du projet de loi de finances 2026 (qui ne s’appuie sur aucune analyse d’impact et sans rendement attendu / voir 16 octobre 2025) fait peser sur l’outil le plus utilisé et le plus efficace pour sortir du tabagisme, adopté par 4 millions de Français.
Une potentielle erreur historique, alors que plus de la moitié des fumeurs (56 %) pourraient envisager d’arrêter en passant au vapotage.
Surfiscalisation = retour vers le tabac
L’écart significatif de prix entre le tabac et le vapotage est le premier facteur de motivation des fumeurs adultes pour entamer un sevrage tabagique, et adopter ainsi une alternative moins risquée pour la santé et celle de son entourage.
Dans un contexte de crise du pouvoir d’achat, préoccupation majeure des Français, l’attractivité-prix du vapotage est fondamentale, en particulier dans les catégories sociales les plus modestes, où la prévalence tabagique demeure plus forte.
Notre baromètre confirme d’ailleurs le gain de pouvoir d’achat pour les anciens fumeurs qui se sont tournés vers le vapotage.
Les deux tiers des répondants déclarent avoir réalisé des économies de plus de 50 euros par mois. Pour la moitié d’entre eux, ces économies dépassent même les 100 euros mensuels !
En toute logique, une augmentation des prix via une hausse des taxes aurait un double effet négatif :
- Le retour de nombreux vapoteurs vers le tabac : 60 % estiment qu’il serait probable qu’ils reprennent ou intensifient leur consommation de tabac.
- De nombreux fumeurs renonceraient à passer au vapotage : 65 % estiment qu’une augmentation des prix représenterait un frein important pour se mettre au vapotage. Le risque d’enfermer les fumeurs dans le tabagisme est plus grand si les freins sont multiples. Or, la restriction des circuits de distribution (suppression de la vente en ligne) serait aussi un frein important pour 61 % des fumeurs.
L’ombre du marché noir
Alors qu’un vapoteur sur cinq (19 %) préfère déjà acheter des e-liquides via le marché noir, près de la moitié (49 %) indiquent qu’il serait probable qu’ils y aient recours pour acheter des produits du vapotage si la réglementation se durcissait (prix, taux de nicotine, interdiction d’arômes…).
Le marché noir, c’est moins d’emplois en France et moins de recettes pour les pouvoirs publics. C’est aussi plus de risques pour les consommateurs, avec la circulation de produits contrefaits non contrôlés. Son développement rapide est nourri par des décisions prises sans aucune concertation avec les acteurs concernés, et sans tenir compte des réalités du terrain.
Danger sur les entreprises françaises
La filière française est composée majoritairement de commerces de proximité et de TPE/PME innovantes qui produisent 70 % des e-liquides consommés dans notre pays. Les mesures envisagées la fragiliseraient considérablement : réduction des marges, difficultés à absorber les coûts administratifs et financiers des changements de réglementation envisagés, contrairement aux multinationales extra-européennes.
Des faillites et des plans sociaux insupportables, alors que les Français reconnaissent largement les avantages du vapotage « made in France » en matière de respect des normes de sécurité et de sûreté sanitaire (74 %) ou d’impact positif sur l’économie française (75 %).
Ces résultats démontrent deux choses :
- Fragiliser la vape, c’est renforcer le tabac. Le Gouvernement et les parlementaires doivent retirer les produits du vapotage de l’article 23 du projet de loi de finances pour 2026. France Vapotage demande une nouvelle fois l’engagement d’une réflexion en concertation avec tous les acteurs concernés, afin de préserver la cohérence de notre politique de santé publique, protéger une filière française créatrice de valeur et d’emplois, et donner enfin à cette dernière un cadre réglementaire spécifique, décorrélé du tabac comme des autres produits nicotinés.
- Nous devons collectivement promouvoir l’origine des e-liquides commercialisés sur le territoire national : seuls 37 % des Français savent que ces produits sont très majoritairement fabriqués par des entreprises françaises. Face à ce résultat, et compte tenu des risques désormais avérés sur la filière, France Vapotage a fait le choix cette année de se recentrer autour des PME françaises. C’est le sens de son adhésion à la CPME, de la sortie de deux multinationales et de l’arrivée ce mois-ci de deux nouveaux adhérents, Savourea (94) et E-CG/SoGood (66), soit déjà huit depuis le début de l’année.
(Enquête réalisée par Toluna Harris Interactive en ligne du 3 au 7 octobre 2025. Échantillon de 3 096 personnes, représentatif de la population française.)