Les braquages et cambriolages de bureaux de tabac se multiplient en France. Dans l’agglomération toulousaine deux ont été enregistrés en quelques semaines. Les buralistes demandent un moratoire sur la hausse du prix du paquet. Reportage de France 3 Occitanie.
•• Braqué il y a quelques jours dans un quartier de Toulouse (voir 10 janvier), ce buraliste qui veut préserver son anonymat, est encore choqué.
« J’étais en train de fermer ma caisse. J’étais concentré. Trois personnes sont rentrées. L’une m’a gazé », raconte-t-il. Une bagarre s’engage. Les trois individus prennent la fuite quand surgit un quatrième. Le buraliste reçoit à nouveau du gaz dans la figure. Il se débat. Son agresseur prend finalement la fuite. Il n’a pu lui voler que son portable.
« Merci, merci la police qui est arrivée 5 minutes après mon appel. J’ai peur maintenant pour ouvrir et fermer le magasin », finit-il par admettre. Trois mineurs seront rapidement interpellés dans le quartier.
•• Monique Lelté est buraliste depuis bien des années.
À 75 ans, elle n’en revient toujours pas de l’audace de ses cambrioleurs (voir 11 décembre 2024 et 11 janvier 2025). Dans la nuit vers 3 heures du matin, des individus ont détuilé le toit pour entrer par le plafond dans le magasin.
« Ils ont pris tout le linéaire de tabac. Paquets de cigarettes, tabac à rouler, cigares. Ce que je ressens, c’est de l’écœurement. Ça devient difficile de travailler », confie la buraliste qui a mis son commerce en vente il a quelques mois.
Elle dénonce un marché parallèle florissant. « Nous, on a une marge de 8,5 % sur la vente du tabac. Le tabac volé, il est déjà vendu et croyez-moi, leur marge est bien plus élevée ! On n’est plus en sécurité. On ne vend pas des pierres précieuses quand même ! On vend du tabac », s’indigne la commerçante.
•• Une colère loin d’être isolée. Frédéric Pailhé, président des buralistes de Haute-Garonne (voir 16 octobre 2024) reçoit régulièrement des appels de buralistes qui veulent jeter l’éponge.