« Seine-Saint-Denis : au cœur du trafic de cigarettes » … à Noisy-le-Sec cette fois (voir 12 septembre) dans un reportage diffusé dans « Morandini Live » sur CNews, ce mardi 12 septembre. Serdar Kaya, président de la fédération des buralistes de l’Oise (voir 25 janvier et 1er juillet), était invité à réagir en live. Extraits
•• Jean-Marc Morandini : On a l’impression que c’est devenu d’une banalité affligeante dans ces coins-là. Comment réagissez-vous ?
Serdar Kaya : C’est l’insécurité au quotidien, la peur au ventre de l’ensemble des collègues qui lèvent le rideau avec des revendeurs à la sauvette à proximité dans des conditions assez déplorables. C’est un trafic quasi industriel, un trafic à l’échelle européenne : en janvier dernier, une usine clandestine a été démantelée à Rouen (voir 19 mars). La Direction régionale des Douanes de Picardie a déjà saisi 24 tonnes de tabac en six mois depuis le début de l’année, ce qui est exponentiel (voir 12 août).
Car il n’y a pas que la Seine-Saint-Denis qui est impactée par ce fléau du trafic de cigarettes. Il y a aussi les territoires les plus reculés : dans un village de 3 000 habitants il y a aussi des revendeurs via les réseaux sociaux. C’est une préoccupation que nous avons signalée depuis de nombreuses années.
Aujourd’hui c’est face à nous, devant nos yeux. On est obligé de réagir. Et je pense qu’il faut réagir très rapidement parce que cette gangrène s’installe alors que nous avons des commerces de proximité à sauver, à transformer.
•• Jean-Marc Morandini : Un policier explique dans le reportage qu’il y avait tellement de problèmes de violence sur ces territoires que le trafic de cigarettes n’est pas une priorité …
Serdar Kaya : Mais c’est une priorité parce que ce trafic a des conséquences graves, avec des financements opaques. Derrière, ce sont toujours les mêmes têtes pensantes qui dirigent ces quartiers-là.
Et c’est une priorité vitale pour les territoires, pour les communes : ce sont les commerces qui en pâtissent, c’est la désertification des clients parce qu’il y a un sentiment d’insécurité. La priorité des Français, c’est la sécurité. On le voit dans des villes comme Creil (Oise) ou Paris.
Cette priorité est prise au sérieux, puisque la Confédération des buralistes, le ministère de l’Intérieur et les Douanes ont mis en place une convention de partenariat pour un travail de fond (voir 1er et 8 février 2022). Ce problème va s’aggraver au fil des années si nous ne réagissons pas.