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25 Jan 2023 | Profession
 

Canapés profonds, comptoir en bois massif, peinture blanche immaculée … À Agnetz, plus précisément dans le hameau de Ronquerolles, (870 habitants, au sud de l’Oise), « Le Moulin » a tout du bar-tabac cosy où s’attarder le temps d’un café, voire d’une pause déjeuner …

C’est aussi l’un de ces établissements ruraux choisis par Philippe Coy, en visite ce lundi dans l’Oise, pour présenter le deuxième plan de Transformation de la profession mis en place par le Gouvernement (voir 20 et 18 janvier).

Comme le précise Le Courrier Picard, l’établissement de Ronquerolles n’a pas encore pu bénéficier des aides de l’État, liées à la Transformation. Il est trop tard pour le premier plan, encore trop tôt pour le deuxième. « Les murs appartiennent à la mairie. Le fonds de commerce est à moi » résume la buraliste, qui a beaucoup misé sur la décoration.

•• En plus de la presse et des jeux, « Le Moulin », ouvert depuis le 1er novembre, accueille le compte Nickel. Bientôt, on pourra aussi y payer ses impôts fonciers et ses amendes. Le symbole d’une mutation en profondeur pour une profession qui s’était « un peu oubliée… » constate Philippe Coy.

« Désormais, nous délivrons les cartes grises, nous proposons des distributeurs de billets », rappelle le président de la Confédération. Les buralistes attendent également beaucoup du nouveau partenariat avec la Poste qui doit débuter le 31 janvier.  Si la profession a pu manquer de dynamisme à une certaine époque, elle a aussi dû faire face au fléau de la contrebande. Le phénomène a « accéléré notre modernisation », estime du reste Philippe Coy, alors que la plupart des établissements se sont ouverts au paiement de factures, à l’achat de billets de train…

•• « Les gens fument moins, les modes de consommation ont changé. Mais c’est bien le marché parallèle qui a causé notre insécurité financière en nous retirant 30 % du marché », abonde Serdar Kaya, président des buralistes de l’Oise.

La désertification rurale a aussi fait beaucoup de mal. Entre 2012 et 2017, jusqu’à 500 buralistes en faillite ont mis la clé sous la porte chaque année en France. Aujourd’hui, ce chiffre a été ramené à 200. « Seulement deux dans l’Oise en trois ans », se félicite Serdar Kaya. Alors que de nouveaux entrepreneurs prennent le relais, la profession se sent donc « stabilisée. »

Malgré tout, les buralistes encaissent chaque année 500 agressions dans l’Hexagone. Comme ce lundi soir dans l’Oise, la Confédération signe actuellement des conventions de partenariat avec chaque préfecture relative à leur sécurité et à la lutte contre la fraude (voir 3 et 13 janvier).