« Il y a eu le bureau de tabac du Plateau Rouher à Creil, deux à Beauvais, un à Compiègne … Ce vendredi matin, à 9 heures, nous en avions recensé sept ».
Au téléphone avec Le Courrier Picard, ce 30 juin en fin de matinée, Serdar Kaya, président de la fédération des buralistes de l’Oise, égraine les noms de ses collègues qui ont été la cible d’attaques dans la nuit qui a précédé (voir 30 juin et ce jour).
« Une cellule d’écoute a été mise en place, précise encore le buraliste. Nous allons demander des délais de paiement auprès des fournisseurs et nous sommes en lien avec la Direction des Douanes et la Chambre de Commerce. C’est la première fois que je vois ça. À l’échelle nationale, ce sont plus d’une une centaine de buralistes qui ont été victimes d’attaques » poursuit-il.
Au-delà de l’impact économique de ces saccages, il insiste sur les conséquences psychologiques qui seront longues à s’atténuer.
Exemple : « j’ai eu le buraliste du Clos-des-Roses au téléphone, il est dévasté. Il était en pleurs. Ils ont tout saccagé, alors qu’il venait tout juste de finir de faire des travaux. Il ne reste plus rien. Alors que les buralistes sont souvent des gens connus dans les quartiers. Ils sont terrifiés. » (photo)
La dernière crise d’ampleur, pour Serdar Kaya, remonte aux Gilets jaunes, en 2018. « À l’époque, le préjudice avait été chiffré à 1,4 million d’euros. Pour un débit de tabac, il faut compter au minimum 100 000 euros de préjudice, en prenant en compte la valeur du stock mais aussi les pertes d’exploitation et les dégâts ».