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Buralistes Moselle… C’est du moins ce qu’ont compris les 150 participants à l’assemblée générale de la chambre syndicale des buralistes de Meurthe-et-Moselle, qui s’est tenue à Pont-à-Mousson ce dimanche 5 octobre et où est intervenu le secrétaire d’Etat au Budget, Christian Eckert (voir Lemondedutabac du 3 octobre). Un ministre venu « en mission », embarrassé mais soucieux de rester en ligne avec Marisol Touraine et François Hollande.

Les buralistes l’avaient décidé entre eux avant l’arrivée du ministre. C’est dans un silence sépulcral que Christian Eckert est entré, en fin d’après-midi, dans le grand amphithéâtre de l’abbaye des Prémontrés où se tenait la réunion. L’accompagnaient, notamment, le préfet de Meurthe-et-Moselle, Raphäel Bartolt, et le Directeur régional des Douanes, Christian Leblanc. D’emblée, le président (sortant) départemental des buralistes, Pierre Rusak, a mis la pression sur le ministre (qu’il connait bien personnellement, en réclamant un nouveau moratoire fiscal sur le tabac).

P Montredon carré-2Ensuite, c’est avec gravité que Pascal Montredon s’est adressé au ministre : « Je suis déçu. Nous avons  toujours voulu créer un climat de confiance avec les pouvoirs publics dans l’espoir de trouver de bons équilibres, y compris dans le cadre du plan anti-tabac de Marisol Touraine. On nous a dit, avant l’été,  qu’il n’y aurait pas de paquets neutres. Nous avons été trahis (voir Lmdt des 24 et 29 septembre).
« Vous devez savoir que nous allons réagir, y compris avec les fumeurs qui en ont marre d’être humiliés » 
(voir Lmdt du 30 septembre).

• Après avoir confirmé qu’il viendrait bien au Congrès des buralistes (qui se tient les 6 et 7 novembre), Christian Eckert a déclaré textuellement : « il y a un gouvernement. Je ne m’échapperai pas de l’unité gouvernementale. Et je ne veux pas opposer celui qui dit avec celui qui redit, celui qui se dédit ou celui qui se contredit … Un plan a été avancé. Il est plutôt encore assez vague. Certaines questions sont évoquées. Il y a des mesures qui ne sont pas anodines contre le tabac. Mais s’attaquer au tabagisme, ce n’est pas s’attaquer aux buralistes » (sic).

• Puis, le ministre a cité le Contrat d’avenir des buralistes en faisant allusion aux rapports de la Cour des Comptes (voir Lmdt des 12 février 2013 et 14 décembre 2012)  et Queyranne (voir Lmdt des 4 et 10 juillet 2013) : « on a respecté la parole donnée ; malgré les coupes budgétaires, le Contrat d’avenir ne connaît pas de restrictions ».

C Eckert• Vivement interpellé sur les prix, Christian Eckert a évoqué « un arbitrage qui n’a pas été donné » avant d’insister sur la formulation suivante : « la position du ministre du budget, c’est que l’augmentation du prix du tabac et de la fiscalité n’est désormais plus un moyen de remplir les caisses de l’État » (re-sic). Avant de rappeler qu’il n’y avait pas eu de hausse des prix en 2014. « Et celle du 13  janvier ? la troisième hausse en quinze mois ! » lui a retourné la salle composée  de nombreux  buralistes frontaliers.

Devant une assistance de plus en plus  sceptique, le ministre a alors tenté de conclure en position plus favorable. Il a levé le voile sur de prochaines initiatives dans le cadre de la lutte contre le marché parallèle après avoir rappelé qu’il était le signataire de la circulaire fixant de nouvelles limites au transport du tabac acheté dans un pays frontalier (voir Lmdt du 8 septembre). Puis, il a fait mention à « d’éventuelles évolutions sur les marges des jeux FDJ et PMU », sans en dire plus. D’ailleurs, cela n’aurait pas été nécessaire. L’ambiance était devenue assez lourde comme cela.