La cigarette électronique n’a pas été épargnée, non plus, par le projet de loi de Santé, en vote solennel ce mardi 1er décembre à l’Assemblée nationale, avec un encadrement strict de la publicité et de l’utilisation (voir Lmdt de ce jour).
Quelles conséquences économiques et sur l’évolution des acteurs, se demande Les Échos aujourd’hui, alors que JTI vient de lancer sa nouvelle cigarette électronique « Logic Pro » (voir Lmdt des 24, 25 et 27 novembre), après la Vype de BAT (voir Lmdt du 14 octobre) et la Jai d’Imperial Tobacco (voir Lmdt des 5 et 9 février, 25 juin et 8 juillet).
« Le marché semble pourtant s’assagir », rappelle Les Échos en reprenant les estimations du cabinet Xerfi (voir Lmdt du 8 juillet) : un recul de 10 % des ventes en 2015 en France à 355 millions d’euros, mais une projection à 450 millions à l’horizon 2018.
Le cabinet Euromonitor est moins pessimiste : « après les taux de croissance à trois chiffres, la progression des années à venir sera modérée, avec une hausse annuelle comprise entre 3 et 5 % en France à partir de 2015. L’avenir de l’industrie dépendra avant tout de l’évolution de la réglementation, de la clarification quant à son impact sur la santé et de l’innovation des fabricants ».
Mais si l’engouement des consommateurs s’est ralenti, la communauté des vapoteurs semble continuer à grandir, poursuit l’article. Elle atteindra les 4 millions d’utilisateurs début 2016, assure la Fivape (Fédération interprofessionnelle de la Vape). Pour Daniel Sciamma, président de JTI France : « Après la phase de découverte et d’équipement, il y a un tassement du marché. Mais l’innovation peut faire rapidement bouger les choses : en deux ans, les appareils rechargeables ont complètement supplanté les autres produits ».
Selon Les Échos, la bataille se joue aussi « pour imposer ses standards et les distribuer. Les géants du tabac s’appuient ainsi sur le vaste réseau des buralistes, démarchant ces partenaires traditionnels pour installer leurs produits. Une tactique déjà menée aux États-Unis, le premier marché de l’e-cigarette devant la France ».
Une puissance de frappe qui n’inquièterait pas les indépendants : « la moitié des ventes se font en magasin spécialisé, les vapoteurs sont dans une démarche différente des fumeurs », reprend Rémi Parola de la Fivape.