La multiplication des faits divers démontrant des synergies croissantes entre trafics de stups et de tabac amène à trois constatations. Et cela, quelle que soit la taille des réseaux en question (voir 3 mai 2021, 27 octobre 2022, 3 avril 2023).
•• Après un certain temps d’indifférence, les trafiquants de stups veulent désormais préempter aussi le trafic de tabac. Pas seulement à cause de la moindre « dangerosité » du tabac de contrebande (en termes de sanctions, du moins pour le moment / voir 5 avril) mais surtout parce que le développement de réseaux tabac « parallèles » aux leurs … fait désordre et leur apparait comme sources de problèmes de concurrence ultérieurs.
D’où leur volonté d’intégrer aussi le tabac de contrebande, surtout au niveau des revendeurs. En perspective : des règlements de compte qui ne s’effectueront pas seulement par voies d’huissiers.
•• À cette intégration des réseaux correspond une nouvelle répartition géographique.
Par exemple dans les villes universitaires, ce sont les réseaux majoritairement « stups » qui intègrent les petits revendeurs de tabac en activité d’appoint. Alors que dans les villes moyennes, ce sont d’anciens petits réseaux stups qui se sont ouverts au tabac pour s’agrandir et en faire quasiment leur business principal.
•• Il n’y a pas que du mauvais dans cette évolution.
Une telle redistribution des cartes passe – rappelons-le – par des règlements de compte sordides. Des meurtres. Comme à Nantes récemment (voir 21 mars 2023). Et cela veut dire enquête prioritaire et intervention de la justice …
Dès lors, le trafic de tabac devient, encore plus, un vrai « sujet » pour toute la chaîne « forces de l’ordre-instances judiciaires ».