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7 Avr 2023 | Trafic
 

Les Douanes avaient saisi six tonnes de cigarettes à l’Estaque (quartier à l’extrême nord-ouest de Marseille, 16ème arrondissement) en octobre 2020. Une opération restée discrète.

Mais on en connait maintenant l’épilogue grâce à La Provence. Le tribunal correctionnel de Marseille a condamné, ce mercredi 5 avril, les cinq protagonistes d’un important réseau de trafiquants à des peines allant jusqu’à cinq ans ferme.

L’affaire a commencé le 15 octobre 2020 par un contrôle des Douaniers, dans ce quartier de l’Estaque, rapporte le quotidien marseillais.

•• Dans le coffre d’un véhicule – avec à son bord un homme, une femme et deux enfants – ils découvrent 1 750 cartouches de cigarettes siglées Marlboro. Des contrefaçons, que le conducteur, explique spontanément avoir chargées depuis un box de l’Estaque pour les livrer dans la région lyonnaise. Les enquêteurs découvrent alors non pas un mais deux boxes, dans lesquels sont saisis des téléphones, parfums, consoles de jeux, pièces automobiles et, surtout … 30 892 autres cartouches de cigarettes contrefaites.

À la tête de ce trafic vertigineux, les enquêteurs arrêtent le conducteur et un autre Algérien de 33 ans résidant respectivement à Marseille et à Vienne (Autriche).

•• Devant le tribunal correctionnel de Marseille, les deux hommes avouent s’être adonnés dans un premier temps à du trafic de cigarettes, « en petites quantités », s’approvisionnant auprès de voyageurs, à l’aéroport de Marignane pour l’un, à la gare de Vienne pour l’autre.

Jusqu’à ce mois d’août 2020 où, recommandés l’un à l’autre par un certain « K » – prévenu qui brille par son absence à l’audience – ils se rencontrent à Marseille. Et …c’est à peu près la seule chose sur laquelle les deux prévenus s’accordent, chacun désignant l’autre comme l’organisateur du trafic en tentant de démonter ses arguments.

Mais le 12 août 2020, c’est bien le conducteur du véhicule intercepté qui a alors endossé le rôle du distributeur de la cargaison de six tonnes de cigarettes contrefaites, acheminées à Marseille dans un camion mis à disposition par un transporteur routier hongrois. Ce jour-là, celui-ci n’était pas au volant du véhicule. Il l’était en revanche deux mois plus tard … quand il a été contrôlé et arrêté dans la région lyonnaise avec à son bord, 3,6 tonnes de cigarettes de contrebande.

•• Il s’agissait bien de vrais trafiquants chevronnés. Le tribunal a condamné l’Algérien à 4 ans de prison avec mandat de dépôt, le distributeur à 3 ans et le transporteur hongrois à 18 mois avec maintien en détention. Pour deux autres associés, absents à l’audience, le tribunal a prononcé des peines de 5 et 4 ans de prison ferme et délivré un mandat d’arrêt, toujours d’aprés La Marseillaise.

Reconnus tous coupables d’ « importation, détention et vente » de marchandises contrefaites, les cinq hommes ont aussi été condamnés, notamment, à une amende solidaire de plus de trois millions d’euros, au bénéfice des Douanes.

Les juges n’ont pas accédé à la demande de Philip Morris qui s’est portée partie civile, réclamant notamment 211 095 euros de réparation au titre du préjudice économique de la contrefaçon. On voudrait bien savoir pourquoi.