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28 Oct 2014 | Profession
 

Alors que l’Assemblée nationale doit voter, cet après-midi, le budget de la Sécurité sociale (PLFSS 2015), les médias reviennent sur le débat généré par les amendements « Delaunay » sur la fiscalité du tabac (voir Lmdt des 23 octobre 1 et 2).

LCI• LCI revient sur les conséquences du texte concernant les cigares / cigarillos « s’il était définitivement validé ». Le prix de la boîte pourrait plus que doubler.
Un buraliste de la région de Bordeaux,
incrédule, explique que « les cigarettes représentent 82% de son chiffre d’affaires tabac et les cigarillos 18 %. Les cigarillos sont fumés par des personnes d’un certain âge … Ce ne sont pas les jeunes qui vont se mettre à fumer des cigarillos d’entrée ».
Interrogée sur ses terres, Michèle Delaunay martèle, assez énervée, « les dégâts sanitaires du tabac sont les mêmes, quelle que soit la forme sous laquelle le tabac est vendu ».
Et LCI de rappeler l’alerte de l’Association des Fournisseurs de Cigares en France (AFCF) (« la fin de la vente des cigares / cigarillos dans le réseau des buralistes ») et la perte fiscale de 158 millions d’euros.

Sud OuestSud-Ouest titrait, hier, un dossier : « Sur le tabac, l’Etat tient deux discours », à propos du feuilleton des amendements « Delaunay ».
Sur la proposition (rejetée) de fixer la fiscalité du tabac sur le coût sanitaire et social,
Martine Pinville, députée (PS) de la Charente et secrétaire de la Commission des Affaires sociales, explique qu’« à terme, selon ce mode de calcul, le prix du paquet pourrait atteindre 20 euros, ce qui revient à une forme d’interdiction »… ce qui aurait d’autant « brouillé » le message du Plan national de réduction du Tabagisme de Marisol Touraine. Elle assure que l’amendement n’a pas été retoqué pour des raisons budgétaires, tout en reconnaissant que le tabac, « comme l’alcool ou l’essence », génère des recettes importantes pour l’État.
Sud-Ouest rebondit donc sur l’hypothèse défendue dans le livre de Matthieu Pechberty « L’Etat accro au tabac » (voir Lmdt des 20, 16 et 15 octobre) : « l’État augmente ses taxes sur les cigarettes dans des proportions calculées pour gonfler les recettes sans avoir d’incidence majeure sur les ventes ».
Le quotidien fait, d’ailleurs, remarquer que le cabinet de Christian Eckert se serait montré évasif à ses questions sur les recettes fiscales du tabac, affirmant, que « le plan Chirac n’a pas eu les effets escomptés » ou que « ce n’est pas l’État qui fixe le prix des cigarettes ». Le cabinet n’aurait pas répondu, non plus, aux demandes répétées de Sud-Ouest sur l’évolution précise des recettes liées au tabac depuis dix ans.

Il y aurait pourtant à dire … pour autant que l’on ait une ligne claire et cohérente sur le sujet. Cela ne semble pas être le cas du Gouvernement actuel.