Depuis août, de nombreux buralistes ont été victimes de vols avec effraction, voire de braquages, aux quatre coins du département, parfois plusieurs dans une même nuit (voir 12, 9 et 1er décembre, 30 octobre, 8, 7 et 1er septembre 2023). La tendance « inquiète » les professionnels, touchés ou non.
Témoignages dans La Nouvelle République.
•• « J’ai toujours une appréhension le matin, à l’ouverture », raconte l’une d’elles, marquée par l’intrusion de deux hommes, dont un avec un couteau, repartis avec 5 000 euros de cigarettes, « psychologiquement, ça reste dur. »
Une de ses consœurs a encore « du mal à dormir », plusieurs mois après une intrusion nocturne. Les malfrats ont retourné son commerce avant de monter l’escalier menant à son domicile : « ils s’apprêtaient à entrer chez moi. C’est le plus traumatisant. Rien ne les arrête. » La nuit, elle se « réveille parfois » à « l’heure fatidique » de l’intrusion.
•• Même abattement pour une consœur à La Chaussée-Saint-Victor. « C’est difficile de repartir, le moral est bas. Les voleurs courent toujours. » Entre les cigarettes, la caisse, le matériel dérobé ou dégradé, elle a perdu « 50 000 euros » lors d’un cambriolage, fin octobre (photo). Ses clients arrivent par un sas provisoire pendant que l’ancienne entrée, vandalisée, est recouverte d’une grande plaque noire où sont tagués les horaires d’ouverture. L’avenir s’annonce « incertain », alors elle pense à « vendre ». Comme d’autres patrons, victimes aussi.
« Ça me met en colère. À tout moment, on peut être en danger », déplore la patronne d’un tabac-presse à Chitenay qui a connu deux tentatives de vols. « S’il m’arrive une catastrophe, je ne suis pas sûre de continuer. »
•• « Il y a toujours eu des bandits », philosophe un couple repris, fin 2022, un établissement à Montlivault. Avant eux, le lieu a connu « cinq cambriolages ». Le sixième est intervenu le 10 août, quelques mois après un diagnostic sécurité de la gendarmerie. Près de 5 000 euros de cigarettes volées en pleine nuit. « Une fin de stock, heureusement et il n’y a pas de dégâts humains. » Ils sont maintenant « plus vigilants » vis-à-vis des nouveaux visages.
« La mairie, propriétaire des murs, va investir dans des rideaux et des portes sécurisées. » Eux achèteront trois caméras en plus. « Ça va être de pire en pire avec la hausse du prix du tabac, ça attire les convoitises. »
•• « Dix minutes après un vol, les cigarettes peuvent se revendre », analyse un buraliste, victime d’un cambriolage à « 30 000 euros ». Qu’ils veulent arrêter ou continuer, ils ont tous pu compter sur « le soutien » de leur fidèle clientèle après les intrusions. « On fait ce métier pour la convivialité, l’accueil, le contact. Pas pour se faire voler. »