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26 Juin 2022 | Profession
 

En complément d’une grande enquête sur la Transformation et les évolutions du réseau des buralistes où s’exprime Philippe Coy (voir 24 juin), Le Figaro a publié un complément de sujet sur un développement particulier porté par le réseau : les services financiers et monétiques. Nous le reproduisons.

Les bureaux de tabac seront-ils à l’avenir les nouvelles agences bancaires ? Ces points de vente se diversifient de plus en plus dans les paiements et les services financiers. La tendance s’accélère même.

•• Après Nickel, la filiale de BNP Paribas qui permet d’ouvrir un compte chez un buraliste (voir 2 juin 2022), c’est au tour de Shine, la banque en ligne pour les professionnels et indépendants, d’autoriser ses clients à déposer des espèces dans ces commerces (voir 25 mai 2022). La jeune pousse, filiale de Société générale, s’est alliée pour cela au transporteur de fonds Brink’s (voir 14 mai 2022). MAE, le leader de l’assurance scolaire, propose aussi la solution de Brink’s Payment Services, permettant à ses assurés de régler leurs cotisations en espèces dans les bureaux de tabac.

Pour encourager l’utilisation du cash, le transporteur a aussi lancé un service permettant aux consommateurs de payer en liquide des achats réalisés sur internet. Le transporteur Loomis a, lui, installé 21 distributeurs de billets (DAB) dans des bureaux de tabac. L’expérimentation pourrait être élargie (voir 4 mars 2022). De leur côté, Western Union et Moneygram permettent d’envoyer de l’argent depuis ces points de vente.

•• D’autres initiatives dans les paiements sont à l’étude ou sur le point de voir le jour. « Le secteur devrait d’ici la fin de l’année faire du « cashback » pour les clients du Crédit Agricole », explique Philippe Coy, président de la Confédération des buralistes. Concrètement, les buralistes clients de la Banque verte pourront donner des liquidités aux consommateurs en échange d’un paiement par carte. C’est un moyen pour le Crédit agricole de remédier à des problèmes de distributeurs dans certaines zones peu peuplées. « Mais aussi de gagner de nouveaux clients buralistes », fait valoir un professionnel.

•• Depuis quelques années déjà, les Français peuvent régler leurs impôts et certaines factures des administrations publiques chez les buralistes. Ces services seront élargis. D’ici la fin de l’année, les bureaux de tabac accepteront, pour le compte de FDJ Services, le paiement en cash des factures du quotidien (loyer pour les bailleurs sociaux, énergie…) par des clients n’ayant pas accès à internet. Pour cela, les buralistes devront être formés et être enregistrés en tant qu’agent d’établissement de paiement auprès de l’Autorité de contrôle prudentiel et de résolution (ACPR). Quelque 5 000 établissements ont déjà déposé une demande d’enregistrement auprès du régulateur. Ils devraient être 10 000 d’ici fin 2023 (voir 14 janvier 2021).

•• Pour les buralistes, cette diversification est payante. « Les activités financières et de paiement sont certes dans l’ensemble peu rémunératrices » explique Philippe Coy, « elles ont pour objectif d’attirer dans les bureaux de tabac des clients non-fumeurs.» Et d’en faire des clients réguliers. À chaque visite, ils peuvent aussi se laisser tenter par des petits achats impulsifs (bonbons, gadgets…).

La population y trouve aussi son compte, car les services financiers et de paiement proposés par les buralistes s’adressent souvent à des ménages ayant un mauvais accès à internet ou parfois rencontrant des difficultés bancaires ou financières.

Photo : Ouest France