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14 Mai 2022 | Profession
 

Après Nickel qui propose l’ouverture de comptes en banque chez les buralistes, le transporteur de fonds Loomis, qui y installe des guichets automatiques de billets (DAB), Brink’s veut à son tour profiter de ce réseau pour soutenir l’utilisation du cash, annonce Les Échos (édition du 11 mai).

•• Brink’s compte permettre aux consommateurs qui le souhaitent de régler en espèces des achats réalisés sur Internet (voir 29 janvier 2021). La méthode est simple : lors de leurs paiements en ligne, ils auront la possibilité de choisir l’option développée par Brink’s, qui opère en son nom ou en marque blanche.

Les acheteurs n’auront ensuite plus qu’à aller régler leur bien dans un bureau de tabac affilié en présentant un QR Code lié à la transaction. La livraison du produit interviendra après la confirmation de paiement.

Le groupe, tout comme ses concurrents, ne cesse en effet de chercher à diversifier ses sources de revenus alors que son métier initial, le transport de fonds, décline face à la digitalisation accélérée de l’économie. « Nous avons déjà enrôlé 2 000 buralistes » assure Michaël Gabay, président de Brink’s France, « et tout est en règle avec les régulateurs : ce sont nos agents, et nous avons le statut de prestataire de paiement » (…)

•• La solution baptisée Brink’s Payment Services a déjà séduit la Mutuelle Assurance de l’Éducation (MAE), dont les clients pourront régler en espèces leur cotisation.

Cash Converter fait aussi partie des partenaires : la clientèle de ce spécialiste de l’achat et revente d’objets d’occasion paye principalement en espèces, mais celui-ci cherche à développer ses ventes en ligne. Résultat, il a besoin de réconcilier les deux flux.

Les publics visés sont de plusieurs ordres : les personnes non bancarisées, les populations fragiles qui ont plus recours au cash ou encore les adolescents qui ne disposent pas de comptes bancaires et qui reçoivent de l’argent de leurs parents. Ce sont du moins les situations auxquelles Brink’s a voulu répondre, avant de se rendre compte que les bureaux de tabac peuvent servir à d’autres usages.

•• Outre le règlement d’achats en ligne, le spécialiste du cash veut ainsi offrir ses services aux néobanques qui ne disposent pas d’agences physiques. Son idée : permettre à leurs clients de déposer leurs espèces dans un bureau de tabac pour alimenter leur compte numérique.

La néobanque Vybe, qui vise les adolescents, fait ainsi partie des premiers clients du nouveau service de Brink’s. Tout comme Fintch, qui propose elle aussi un compte de paiement aux particuliers. « Beaucoup de nos clients nous demandaient ce qu’ils pouvaient faire avec leurs espèces, et nous n’avions pas de solution à leur proposer jusque-là », explique Ygal Tmim, le cofondateur de la fintech.

Outre les particuliers, ce dispositif a également séduit les néobanques tournées vers les professionnels.

C’est notamment le cas de Shine, la fintech rachetée par Société Générale, qui compte plus de 100 000 clients professionnels. Ou bien de PayBox, le compte professionnel développé par Verifone, qui affiche à son compteur 50 000 marchands. Parmi leurs clients, certains réalisent encore de nombreuses opérations en espèces, comme les boulangers ou autres commerçants.

« Ces néobanques nous ont approchés car elles avaient un problème de dépôt » explique Brice Guiochon, directeur général adjoint de Brink’s France. « Malgré la digitalisation de nos économies, une partie des consommateurs continuent de payer en cash. Mais comme les néobanques n’ont pas d’agences physiques, leurs clients n’avaient aucun moyen de basculer ces fonds sur leurs comptes. »