Deux hommes ont été condamnés pour contrebande de tabac entre la Belgique et la France, ce 9 janvier, au Mans. Le volume porte sur … 140 000 cartouches de cigarettes de contrefaçon et plus de 2 tonnes de tabac à chicha en six mois.
« Je n’ai fait que transporter. Jamais revendre. » C’est la ligne de défense commune à deux hommes de 36 et 44 ans, jugés pour contrebande de tabac devant le tribunal correctionnel du Mans, selon Ouest France.
•• Le 7 novembre 2020, les Douanes avisent deux voitures qui se suivent de près, sur l’autoroute, à proximité de Reims et en provenance de Belgique. Un des véhicules, un utilitaire, est stoppé. À l’intérieur, 25 cartons qui contiennent chacun 50 cartouches. Soit 250 000 cigarettes. Derrière l’emballage rouge et blanc d’une célèbre marque, de la contrefaçon.
Le conducteur de l’autre voiture est rapidement identifié, et interpellé, grâce au téléphone de son complice. Les enquêteurs y trouvent trace de nombreux échanges et photos qui démontrent un trafic « quasi professionnel », selon la juge, et de nombreux voyages entre la France et la Belgique.
•• Les deux prévenus sont domiciliés au Mans. Réfugié syrien en France depuis 2017, le plus jeune minimise son implication. Il reconnaît « dix voyages maximum », traduit son interprète, et dit avoir travaillé pour un commanditaire, dont il ne connaît pas le nom. Son acolyte explique que le volume saisi près de Reims dans son utilitaire était bien supérieur à ceux des précédents convois. Il devait toucher pour l’aller-retour 1 000 euros et des cigarettes.
Pour le Procureur de la République, le Syrien n’est pas un simple chauffeur : « Il discutait les prix, passait commande, fixait les lieux de rendez-vous, recrutait les transporteurs. Il a même financé un nouveau camion pour son complice, afin de rapporter davantage. » Le magistrat rappelle que le trentenaire a déjà été condamné pour les mêmes faits. « Il a récidivé quelques mois plus tard, alors qu’il se trouvait sous contrôle judiciaire. »
Le tribunal le condamne à deux ans de prison dont huit avec sursis. La peine ferme pourra être aménagée, sous bracelet électronique. Pour son complice, un an de prison avec sursis. Les deux hommes sont également condamnés à une sanction fiscale de 125 000 euros. Et devront payer 83 000 euros de droits non acquittés. (Voir aussi 8 novembre et 21 octobre 2024).