Un couple a comparu devant le tribunal correctionnel du Mans pour trafic de tabac, ce vendredi 18 octobre. À son domicile, dans le quartier prioritaire des Sablons au Mans, les policiers avaient déniché 430 paquets de cigarettes et 95 boîtes de tabac à rouler de différentes marques ainsi que … 330 000 euros en liquide (voir 22 septembre).
Le tabac était vendu au pied de leur immeuble … rappelle Ouest France
Elle, 34 ans, comparaît libre. Lui, 38 ans, a été interpellé le 16 septembre dernier, à l’aéroport d’Orly, alors qu’il rentrait d’Algérie. Depuis, il est en détention provisoire.
Celui-ci conteste toute implication dans le trafic de tabac. Sa compagne en endosse l’entière responsabilité. Elle achetait et revendait sa marchandise via le réseau social Messenger. Sans emploi, percevant une maigre allocation pour adulte handicapée, elle évoque « des fins de mois difficiles » avec deux enfants à nourrir. Et puis « les cigarettes, c’est légal. D’ailleurs, je n’étais pas la seule à le faire. »
Et le magot de 330 000 euros ? « J’ignorais qu’il était là et d’où il provenait ». Les regards se tournent vers l’homme, qui explique : « L’argent m’a été confié par des amis proches en Algérie. Il sert à acheter des voitures en France et les rapporter au pays. ».
Il n’a pas non plus « blanchi » l’argent du trafic de tabac, en investissant 50 000 euros dans un commerce au Mans ? « Ce sont mes économies, répond-il. Je suis en France depuis 2007 et j’ai toujours travaillé. » Il se trouve que le tribunal a retenu la non-conformité de la procédure de saisie et d’inventaire des huit cartons de cigarettes – plaidé par un avocat – et prononcé la relaxe du chef de blanchiment…
L’homme est condamné à six mois de prison avec sursis, pour la seule détention frauduleuse de tabac. La femme écope d’un an de prison avec sursis. Ils devront aussi payer une amende de 71 000 euros, très inférieure à la somme réclamée par les Douanes.
Quant aux 330 000 euros, le tribunal a refusé de statuer sur leur sort. Ils devront être restitués … sur décision du service d’exécution des peines.