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14 Oct 2015 | Profession
 

AFP LogoSuite aux révélations des Échos (voir Lmdt de ce jour), l’AFP vient d’éditer une dépêche que nous reproduisons intégralement. 

Le député PS Frédéric Barbier, qui a mené un groupe de travail sur l’avenir des buralistes depuis le mois de mai, préconise d’augmenter sur trois ans la marge des buralistes par rapport à celle des fabricants. 

Frédéric Barbier / Garnier Est« Dans les trois ans qui viennent, il faut qu’on puisse faire que la marge du buraliste soit plus importante que celle du fabricant. Cela ne coûte rien à l’Etat, ni au contribuable, je considère, ainsi que le groupe de travail parlementaire, que la marge du fabricant est aujourd’hui importante et qu’on peut la diminuer pour redonner un peu plus de confort aux buralistes », a expliqué à l’AFP Frédéric Barbier, souhaitant que cela soit « opérationnel dès le 1er janvier 2016 ».

« L’objectif est de redonner une marge complémentaire aux buralistes, dans quelles proportions, je laisse le débat avoir lieu à l’Assemblée nationale », poursuit M. Barbier, qui intervient jeudi après-midi devant les buralistes réunis pour deux jours en congrès national à Paris.

« Il y a urgence car on a perdu 6.000 bureaux de tabac en 10 ans, 1.040 bureaux de tabac ont fermé en 2014, et plus de 970 ont fermé entre janvier et septembre », affirme le député du Doubs. 

Les buralistes gagnent aujourd’hui entre 8,5% et 11,5% environ du prix de vente du paquet de tabac. Les producteurs prennent de 10 % à 12 %. 

Un paquet de tabac « à fabriquer c’est autour de 12 centimes, après il y a le transport et le marketing, on est autour de 25 centimes mais derrière le fabricant touche 70 centimes donc sa marge est importante », décrit M. Barbier.

Selon lui, « il faut donc soutenir l’activité du buraliste car c’est la seule garantie que l’on ait que le tabac est vendu dans des conditions légales. Partout où un buraliste disparait c’est le marché parallèle qui prend le relais ».

Frédéric Barbier et son groupe de travail préconisent aussi la « création d’un fonds de prévention anti-tabac. Une partie de la ponction sur les fabricants alimentera ce fonds qui servirait notamment à financer des campagnes d’information dans les écoles », poursuit le député PS.

Le député et son groupe parlementaire préconisent également « la traçabilité des produits du tabac, pour une lutte très efficace contre le marché parallèle, car le manque à gagner pour les buralistes s’élève à 250 millions », affirme M. Barbier.

« J’ai aussi demandé la création d’un observatoire national du marché du tabac pour que toutes les parties prenantes du tabac (buralistes, direction des douanes, les associations de lutte contre le tabagisme) partagent leurs informations avec des indicateurs précis sur les ventes parallèles, la consommation réelle », a annoncé le député PS, espérant que cet observatoire prenne des décisions pour le projet de loi de finances suivant.

« Nous faisons aussi des recommandations pour une harmonisation fiscale européenne en 2016. Si on demande aux autres pays européens de s’aligner, il faut donc une stabilité des prix en France en 2016, pas d’augmentation des prix », a-t-il martelé.

« Je demande ainsi un moratoire d’un an sur les prix du tabac en France », a-t-il précisé. 

Au sujet du paquet neutre, M. Barbier a estimé qu’« on ne peut pas être contre car ça peut réduire la consommation de nouveaux clients notamment. J’y suis favorable mais si on ne veut pas réalimenter le marché parallèle, il faut que la démarche soit faite au niveau européen et pas au niveau franco-français », a souhaité M. Barbier.