Trois hommes étaient jugés, le 7 novembre, pour avoir pris part à la nuit d’émeutes du 30 juin dernier, à Cluses (15 kilomètres de Sallanches, Haute-Savoie). Deux des prévenus devaient répondre de vol dans un tabac-presse, le troisième était quant à lui accusé du recel d’une sacoche provenant du commerce pillé.
Le mis en cause de 25 ans a été confondu par son ADN, retrouvé sur un briquet neuf devant le tabac-presse. En garde à vue comme lors de l’audience, il a nié toute participation aux événements, s’appuyant sur les témoignages de sa compagne et de sa mère, affirmant qu’il était à Sallanches ce soir-là.
•• Pour expliquer la présence de son ADN sur le briquet, il a avancé la possibilité d’un transfert : « tout le monde se sert de mes gants et de mon casque. » Le tribunal a également relevé que son téléphone portable était éteint de 22h03 à 1h19, au moment même où des émeutes éclataient dans la capitale du décolletage.
Le second prévenu a contesté farouchement sa participation au saccage. Interpellé à proximité du bureau de tabac avec une sacoche neuve provenant du magasin, le troisième prévenu, 29 ans, a assuré l’avoir trouvée par terre, sans savoir qu’elle provenait d’un vol. Habitant de Sallanches, il a affirmé être venu à Cluses par simple curiosité.
•• Dans ses réquisitions, la Procureure a rappelé que le préjudice de cette nuit de violences urbaines s’élevait à 1 million d’euros sur Cluses, dont 164 000 euros rien que pour le bureau de tabac refait à neuf quelques mois auparavant.
Pour le parquet, les faits sont parfaitement caractérisés, à l’exception du recel. La Procureure a demandé des peines allant de douze mois, dont six avec sursis, à deux ans ferme. Les juges sont même allés au-delà des réquisitions : 30 mois, 18 mois et 12 mois dont 6 mois de sursis probatoire. (Voir 29 septembre, 30 et 6 octobre).