La fédération des buralistes du Nord signe ce lundi 15 avril, sous la houlette de la Préfecture, une convention « Sécurité » avec les Douanes, la Procureure, la Gendarmerie et les Polices nationale et municipale (voir 20 et 17 juin 2023).
Dans La Voix du Nord, son président, Christophe Carpentier (voir 12 octobre 2023) revient sur les enjeux.
• La Voix du Nord : Quel est l’objectif de cette convention qui va être signée en préfecture ?
Christophe Carpentier : Il s’agit d’une convention nationale, déjà signée dans 77 départements en France. Chaque préfet doit la signer pour son territoire. L’objectif : aller plus vite quand les crimes et les délits en matière de contrefaçon et de contrebande de tabac sont repérés. Notamment quand il faut frapper de fermetures administratives les commerces qui vendent du tabac dans l’illégalité.
Avec cette convention, on change de dimension, avec la volonté que la peur change de camp. Il faut que ceux qui font le commerce de tabac de contrebande ou de contrefaçon sachent qu’il n’y a que les buralistes qui doivent vendre du tabac. Sinon, les sanctions tombent et ça va très vite.
• La Voix du Nord : Quelle est la différence entre la contrefaçon et la contrebande de tabac ?
Christophe Carpentier : La contrefaçon, c’est la fabrication clandestine de produits. Personne ne vérifie ce qu’il y a dans les cigarettes. Il n’y a pas de contrôles sanitaires. Les conditions de fabrication ressemblent à ce qu’on voit dans les films : des gens qui sont amenés dans des gigantesques hangars, parfois même les yeux bandés, et qui travaillent pendant toute une semaine. Un vrai système mafieux. On démantèle régulièrement des usines complètes.
Quant à la contrebande, c’est la circulation du tabac entre les pays. Et à ce niveau-là, on a besoin d’une politique européenne pour un produit qui n’est pas anodin. La santé publique doit prévaloir sur les intérêts de certains pays.
• La Voix du Nord : Vous en appelez à des règles européennes pour le tabac …
Christophe Carpentier : C’est évidemment à envisager mais pourquoi les fabricants ne livrent-ils pas la bonne quantité de tabac par pays en fonction du nombre d’habitants ?
• La Voix du Nord : On imagine que certains pays poseraient aussitôt leur véto …
Christophe Carpentier : Le Luxembourg et Andorre perdraient effectivement une part de leur PIB.
• La Voix du Nord : Une nouvelle hausse du prix du paquet est-elle déjà programmée ?
Christophe Carpentier : Du côté des buralistes, nous demandons un moratoire sur la fiscalité du tabac.