Le Figaro revient sur la signature, le week-end dernier, d’une convention territoriale pour la sécurité des buralistes et contre les trafics de tabac pour les Alpes-Maritimes entre le préfet, le parquet, toutes les forces de sécurité en présence et le président départemental de la fédération des buralistes, Pierre Roméro (voir 13 juin).
« C’est une avancée historique ! », s’exclame-t-il. Et pour cause, depuis le début de l’année, les services de la Direction régionale des Douanes de Nice ont déjà réalisé la saisie de 1 tonne 147 kilos de tabac et cigarettes lors de 147 opérations. Soit plus que sur l’année 2022 tout entière, où 1 tonne 96 kilos avaient été saisis.
•• « C’est une réalité lointaine que l’on commence enfin à prendre au sérieux. Évidemment, lorsqu’on passe à côté de plusieurs milliards d’euros, une telle fuite finit par devenir une priorité », estime le président des buralistes des Alpes Maritimes.
Selon lui, une cigarette sur deux vendue à Nice serait aujourd’hui de contrebande. Soit un manque à gagner estimé à 50 millions d’euros par an pour les 320 professionnels du département. « À Nice, des cartouches de cigarettes sont vendues moitié prix à la sauvette devant les bureaux de tabac. Au-delà de l’aspect strictement économique, cela favorise un climat d’insécurité et participe de la mise en danger des buralistes », observe Pierre Roméro.
•• « Non seulement la profession fait face au développement des trafics des produits du tabac, mais elle est aussi confrontée aux actes de délinquance du quotidien tels les vols à mains armés ou les cambriolages », reconnaît en ce sens la préfecture.
« Bernard Gonzalez, le préfet, a été exemplaire dans la prise en charge de cette problématique. On ne nous a pas promis d’éradiquer les trafics mais de les faire diminuer significativement. J’ai senti de sa part une vraie volonté d’agir », salue Pierre Roméro.
Désormais, des réunions régulières seront organisées entre les signataires de la convention pour faire le point et revoir – s’il le faut – les moyens de lutter efficacement contre « les mafias du tabac », comme les surnomme le représentant des buralistes locaux.