Traditionnellement, le ministre (ou le secrétariat d’État) au Budget intervient au congrès des buralistes qui se tient à Paris. Le premier jour, en début d’après midi. Comme cela a été le cas, dernièrement, de Jérôme Cahuzac, Bernard Cazeneuve ou Christian Eckert.
Hier soir, le cabinet de ce dernier n’avait toujours pas annoncé si le ministre répondait ou pas à l’invitation de la Confédération. Et il n’est pas certain que cela soit du au souvenir de l’année dernière (où le ministre avait été accueilli par une manifestation spectaculaire de « masques blancs » / voir Lmdt du 6 novembre 2014) ni même aux obligations engendrées par le passage du budget à l’Assemblée nationale.
Mais le gouvernement est doublement embarrassé entre l’obstination de Marisol Touraine sur le paquet neutre ( voir Lmdt du 8 octobre), malgré sa cuisante défaite du Sénat, et les hésitations qu’il a laissé fuiter sur ses débats internes à propos de la fiscalité tabac (voir Lmdt des 25 et 28 septembre).
Par ailleurs, l’intervention du député socialiste du Doubs, Frédéric Barbier, en début d’après midi de ce jeudi, est très attendue. Surtout après les premières révélations mettant en exergue les points forts de son rapport, hier soir (voir Lmdt du 14 octobre). Sur la rémuneration, la création d’un observatoire national du marché du tabac, la demande d’un moratoire sur les prix et même le paquet neutre (« il faut que la démarche soit faite au niveau européen et pas au niveau franco-français »), ses conclusions ne peuvent qu’être bien accueillies.
Mais dans quelle mesure va-t-il être suivi, ensuite, par ses collègues du groupe socialiste ? Par Michèle Delaunay toujours à l’offensive avec ses amendements, par exemple (voir Lmdt des 8, 9, 13 octobre) ?
Frédéric Barbier a rencontré Bruno Le Roux, président du groupe socialiste à l’Assemblée nationale, hier après-midi. On ignore les conclusions de leur entretien.
Une chose est sûre : avec les buralistes, c’est une nouvelle fronde qu’il va falloir gérer.