C’est dans un silence sépulcral que Christian Eckert, secrétaire d’État chargé du budget, a été accueilli par les près de 500 participants au congrès des buralistes, cet après-midi, à Paris (voir Lmdt de ce jour). En fait, tous les congressistes portaient chacun un masque blanc (« des buralistes génériques ») et sont restés littéralement de marbre lors du discours de Pascal Montredon dont la conclusion, en forme de question, lui a valu le brusque éclatement d’une standing ovation : « les buralistes aiment la France. Les Français aiment leur buraliste. Mais ce Gouvernement aime-t-il les buralistes ? ».
… LA LUTTE
Elle a été pour le ministre, qui a dû faire face à une salle très agitée et traversée de huées, sifflets et autres slogans venant des buralistes, désormais démasqués. A certains moments, la parole du ministre était inaudible. Des congressistes ont quitté ostensiblement la salle.
Malgré cette ambiance hostile, le ministre a pris le risque d’aller au bout de son discours en exposant toute la politique gouvernementale en matière le tabac : du Programme national de Réduction du Tabagisme (dont les mesures-clés, comme le paquet neutre, ont été bruyamment huées par l’assistance) aux dispositions sur lesquelles travaillent actuellement Bercy (comme la répression des achats de tabac sur Internet, sujet sur lequel les buralistes se sont montrés sceptiques).
Les questions-réponses n’ont guère apaisé l’ambiance, même si le ministre a pris son temps pour témoigner de la sincérité de sa démarche – « dans un environnement de contradictions » – faute de pouvoir faire approuver les récentes initiatives gouvernementales en matière de tabac.
Entre masques et lutte … aucune annonce vraiment concrète par rapport aux demandes des buralistes.