Philippe Coy se trouvait en Moselle ce dimanche 30 avril, plus exactement à Condé-Northen, (entre Metz et Saint-Avold) à l’occasion de l’assemblée générale de la Fédération départementale. Extraits de l’interview du Républicain Lorrain (voir 2 mai)
•• Comment se porte la profession des buralistes ?
Philippe Coy : Pour contrer la hausse du prix du tabac et parallèlement la baisse des revenus liés à cette activité, il faut sans cesse se réinventer. C’est ce que nous faisons. Dans le département, 30 buralistes sur 189 ont fait appel à l’aide à la Transformation. L’an dernier, en Moselle, le niveau de transaction a progressé de plus de 30 % par rapport à l’année précédente, ça donne la tendance. Certes, notre métier a pu être boudé, décrié, mais aujourd’hui, des entrepreneurs ont envie de devenir buralistes.
•• Vente de billets de train, délivrance de carte grise … Le métier a déjà bien évolué ces dernières années. Comment voyez-vous la suite ?
Ph. C. : …Vous oubliez la vape, le relais poste, le compte en banque Nickel, le paiement de proximité, qui donne au contribuable la possibilité de payer ses impôts chez le buraliste … Ces nouvelles offres de services ont pour objectif d’attirer de nouveaux clients. Il est vital pour nous, en tant que commerçants d’utilité locale, d’être au cœur des millions de Français qui nous fréquentent. Mais attention, la transformation de notre métier ne signifie pas renier ce que nous faisions auparavant. Mon objectif serait que le buraliste devienne le drugstore du quotidien des Français, c’est-à-dire un lieu identifié pour la délivrance de produits à base de nicotine, pour la presse, le jeu, mais aussi pour tous les petits services du quotidien : cela peut être le petit dépannage sur le high-tech, le snacking, le service colis …
•• Seriez-vous favorable à une harmonisation des prix du tabac en Europe ?
Ph. C. : L’harmonisation, c’est un doux rêve auquel je ne crois pas. Mais une convergence, oui. Ne serait-ce que pour réduire les effets de bord. Si la santé publique est réellement un enjeu préoccupant, alors comment ne pas s’inquiéter du fait que le Luxembourg fume cinq fois plus que la population qui l’occupe ? Autrement dit, si l’Europe se dit tant préoccupée par les enjeux de santé publique, j’aimerais qu’on l’entende davantage sur ce sujet-là.
•• Un mot sur la Moselle et la concurrence avec le Luxembourg ?
Ph. C. : Pour moi, ce n’est ni plus ni moins qu’une concurrence déloyale avérée sur les tarifs pratiqués au sein de l’Union européenne. Le Grand-Duché de Luxembourg a pris des mesures que je qualifierais de « mesurettes » : + 20 centimes sur les paquets cet été. Ça ne changera rien (voir 24 avril).