Les buralistes des Ardennes ont fait le point ensemble, à l’occasion de leur Assemblée générale annuelle, ce 5 octobre à Charleville-Mézières, pour trouver des solutions face à l’évolution du marché du tabac et l’émergence croissante des marchés parallèles.
Le département – frontalier de la Belgique et tout proche du Luxembourg – est de plus en plus en proie au phénomène des achats transfrontaliers d’une part, représentant près de 25 % de la consommation, mais aussi au marché de la contrefaçon qui en représenterait 30 %. Dans les Ardennes, un paquet sur deux ne vient pas du réseau des buralistes.
•• « Des personnes vont accéder à des produits dangereux au niveau sanitaire et non contrôlé. On ne sait pas à ce qu’il y a à l’intérieur. Il faut réagir », a affirmé Christophe Biani (président de la fédération départementale et buraliste à Donchery, voir 6 janvier 2022) selon France 3.
Et dans quelques mois, ces buralistes devraient faire face à un autre problème et pas des moindres : la récente décision du Conseil d’État demandant à la Première ministre, Élisabeth Borne, de prendre un décret pour s’aligner au seuil inscrit dans le droit européen en matière de transport de tabac par les particuliers (voir 1er, 5 et 6 octobre).
« Mais si on tend à cet alignement, on va casser l’emploi des buralistes. Cette décision n’est pas recevable » a déploré le buraliste de Donchery. « Si elle est acceptée, les buralistes ardennais comptent sur l’État pour ne pas rester sur le banc de touche ».
•• « On doit encore plus se développer sur plusieurs points comme les services de proximité et faire du lien social » a exhorté Christophe Biani. D’où des stratégies pour se réinventer : du service bancaire, des colis, le relais poste, le dépôt de pain…
« Il faut être commerçant, répondre aux services de proximité » finit par conclure fermement le président départemental. Photo : France 3