Selon Libération, la Fivape a transmis aux autorités, dès le 21 décembre dernier, une série de signalements autour des vapoteuses jetables prisées des ados, les Puff (voir 16 et 20 janvier 2022).
Sont interpellées la Direction générale de la Santé (DGS), la Direction générale de la Concurrence, de la Consommation et de la Répression des Fraudes (DGCCRF) ainsi que la Mission interministérielle de Lutte contre les Drogues et les Conduites addictives (Mildeca). La DGS a pris le dossier en main.
La raison ? Les Puffbar ne respectent en rien les lois en vigueur, « tant concernant le public visé, principalement les jeunes adolescents, que sur l’obligation de notification des produits auprès de l’Anses » précise la Fivape (voir 10 janvier 2022 et 5 novembre 2021).
•• Une illégalité qui concerne notamment le taux maximum de nicotine autorisé dans chaque produit. En France, celui est fixé à 20 mg/ml. Or, pendant plusieurs semaines, de novembre à la fin d’année, de nombreuses Puff avec des taux de 50 mg de nicotine par ml – soit plus du double de la dose permise – ont été vendues sur Internet et les réseaux sociaux. Sans aucune mention d’alerte et de protection des mineurs pourtant obligatoire.
Sur Instagram, TikTok ou Snapchat, les vidéos faisant la promotion des grandes marques de Puffbar sont légion. Le produit a également pénétré le marché noir. Après les habituelles listes des variétés de cannabis ou de cocaïne disponibles, les dealers n’hésitent plus à proposer à la vente des lots de Puffbar.
•• « On a ensuite constaté la disparition progressive de ces produits illégaux fortement dosés en nicotine, et une arrivée des Puff chez les buralistes, en grande distribution, sur Internet. Ce sont des produits légaux aujourd’hui, déclarés, qui respectent l’étiquetage. Il n’y a plus de problème dans les produits mais le contrôle de l’âge n’est toujours pas respecté », observe Gaëtan Gautier, délégué général de la Fivape, « il n’y a aucun marquage mentionnant l’interdiction aux mineurs dans le rayon et en caisse, il n’y a pas de contrôle de l’âge. »
Contacté par Libération, l’enseigne Gifi a assuré que les Puffbar sont « effectivement vendus dans leurs enseignes, au niveau des caisses », avec une signalétique indiquant que la vente est interdite aux mineurs. Une vente « très encadrée » selon l’enseigne.
•• Pour Sébastien Béziau, cofondateur de Sovape (voir 12 et 9 octobre 2021), il est important que les autorités se saisissent du sujet car « la vente de produits avec nicotine en libre-service est illégale, de même que la vente de ces produits aux mineurs ».
Toutefois, il rappelle que la Puff est un effet de mode, qui ne doit pas détourner les autorités de la lutte anti-tabac. « Aujourd’hui, il y a encore beaucoup plus de jeunes qui fument des cigarettes que ceux qui vapotent des Puff. Il faut faire appliquer la loi sur les buralistes car 50 % d’entre eux vendent toujours aux mineurs «(sic).