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16 Jan 2022 | Vapotage
 

Strictement interdites à la vente aux moins de 18 ans, elle squattent cependant de plus en plus les cours d’école et se taillent une place de choix sur TikTok … les « Puffs », ces cigarettes électroniques jetables, séduisent apparemment des adolescents de plus en plus jeunes ( …). Enquête du Parisien sur un phénomène.

« Je pense que tout le monde en a. Ça se fait depuis la rentrée de la Toussaint » glisse une lycéenne du 16ème arrondissement de Paris. Dans ses mains, une « Puff » : pour 8 à 12 euros, ces pods de toute dernière génération renferment 600 bouffées de saveurs fruitées.

L’emballage de ces sticks évoque des paquets de bonbons : raisin glacé, fruits rouges, marshmallow, ananas coconut, goyave mango. Sur les réseaux sociaux, de nombreux ados exhibent leur collection de « vapotes ». « Il y a des gars sur TikTok qui ont commencé à dire « … c’est trop bon, on en achète tout le temps, c’est mieux que les clopes » et du coup l’effet de mode il a pris », explique un ado croisé à la sortie du lycée.

•• « Ce n’est plus trop un truc d’adolescent, c’est un truc de préadolescent de ouf », glisse un élève du lycée Colbert, dans le nord-est de Paris, « ce sont les 5èmes et 4èmes qui fument ça. J’en ai trouvé une dans la chambre de ma sœur, elle est en 4ème et elle a 13 ans ».

Dans le 19ème arrondissement de Paris, un principal de collège s’est inquiété de ce nouvel engouement pour les « puffs » dans un mail : « plusieurs élèves se procurent ces cigarettes et les introduisent au collège. Elles sont disponibles un peu partout », alerte le courriel, qui rappelle que ces produits contiennent de la nicotine.

•• De nombreux buralistes et boutiques spécialisées dans l’e-cigarette ont confié au Parisien avoir refoulé de très nombreux jeunes mineurs qui tentaient de se procurer ces nouvelles vapes. À quelques pas de la porte d’Aubervilliers (19ème arrondissement de Paris), un magasin de cigarettes électroniques a même décidé d’arrêter de commercialiser ces modèles, arrivés sur le marché à l’été 2021.

« On a commencé à voir que ça touchait beaucoup les mineurs … Ça attirait aussi, entre autres, une clientèle qui n’était pas fumeuse. Et c’est là où ça a commencé à nous poser un problème au niveau de l’éthique. C’était très ciblé sur l’aspect récréatif. On n’était plus du tout dans le sevrage tabagique » explique le patron.

•• Ces cigarettes jetables renferment de 0,9 % ou 1,7 % de la nicotine, même si des modèles à 0 % existent aussi.

« C’est un vrai piège. Très vite, ça rend addict à la nicotine » dissèque Loïc Josseran, président de l’Alliance Contre le Tabac. « Par rapport à des e-liquides ce n’est pas extrêmement dosé. Ce n’est pas tant et uniquement la teneur en nicotine, c’est la façon dont on va l’absorber. On est sur un produit sur lequel on va pouvoir tirer très fort, très vite ».