La « puff », cette cigarette électronique « jetable » au goût fruité, inquiète l’Alliance contre le Tabac (ACT). Dans une nouvelle étude, publiée le 25 octobre par Le Parisien et que Le Figaro a repris, le collectif d’associations anti-tabac tire la sonnette d’alarme sur ce nouveau « gadget » des cours de collèges et lycées, dont l’usage se démultiplie depuis son apparition sur le marché.
En deux ans, selon l’ACT, 13 % des 13-16 ans ont déjà testé la « puff », et 9 % l’ont achetée (voir 19 octobre, 14 et 8 septembre). Or, son usage régulier n’a rien d’anodin, reprend Le Parisien. Un peu comme les cigarettes électroniques « classiques », le taux de nicotine contenu dans les puffs varie généralement entre 0,09 % et 1,7 %, et peut aller jusqu’à 5 %, toujours selon le quotidien.
•• L’ACT réclame ainsi son « interdiction immédiate ». Il s’agit, selon son président Loïc Josseran, de prévenir une « une épidémie pédiatrique ».
La force de la « puff », dénonce l’ACT, est son marketing attractif laissant l’image d’un objet inoffensif. Les goûts varient entre limonade, barbe à papa, orange glacée, mojito ou encore choco noisette, et le «packaging» lui donne les apparences d’un bonbon, poursuit Le Figaro. Selon l’étude, 52 % des adolescents trouvent la « puff » ludique, et déclarent qu’il est amusant de jouer avec le nuage de vapeur.
•• Or, la « puff » est bel et bien censée être interdite aux mineurs. « Je peux comprendre qu’on confonde un adolescent de 17 ans et demi avec un autre de 18 ans, mais pas avec un gamin de 13 ans !», s’insurge le président d’ ACT auprès du Parisien.
Comme le rappelle le rapport, une « puff » d’une capacité de 600 bouffées est l’équivalent de deux paquets de cigarettes. Et les puffs gagnent en puissance : certaines vont aujourd’hui jusqu’à 2 000 bouffées, souligne l’ACT.
Parmi les adolescents qui vapotent, près de 30 % ont commencé leur initiation à la nicotine à travers la « puff ». Environ 20 % se sont ensuite tournés vers une autre forme de produit du tabac, toujours selon le collectif d’associations. «Voilà pourquoi les industriels piègent les 13-16 ans. S’ils arrivent à les convertir au vapotage ou au tabac à l’adolescence, c’est gagné. La « puff » est un piège ! », continue Loïc Josseran.
•• Tendu par qui ? Sur cette question, l’ACT reconnaît son ignorance : « elle aurait été créée par deux Américains et commercialisée pour la première fois début 2020, sur la côte ouest avant d’être racheté par des groupes chinois », explique le collectif.
Aux États-Unis, le débat autour de l’interdiction est également ouvert. Le 13 avril dernier, Juul Labs a accepté de payer 22,5 millions de dollars à l’État de Washington, suite à une plainte déposée par le procureur général qui accusait le fabricant de cibler les jeunes, jusqu’aux mineurs, et de minimiser le caractère addictif du produit (voir 25 octobre). Photo : Le Parisien