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4 Juin 2022 | Trafic
 

Nouveau focus au JT de 20 heures de TF1 ce 2 juin sur la profession. Sur l’envers du décor, cette fois : le trafic de tabac de contrefaçon a pris une ampleur industrielle : une cigarette sur cinq consommée dans l’Hexagone.

•• Le reportage démarre sur un grand axe routier du nord du pays, lieu de passage incontournable pour les camions venant de Belgique. Depuis quelques mois, la Nationale 2 est devenue l’un des itinéraires préférés des trafiquants de tabac. En mars dernier, la Douane a intercepté ici une voiture transportant plus de 200 000 euros de contrebande (voir 6 mars).

« On assiste à une vraie explosion des saisies douanières. Au premier semestre 2022, la Douane française a saisi autant qu’en 2017 ou en 2018 », assure Michaël Lachaux, directeur régional des douanes de Picardie. Toutes les semaines, des saisies records sont ainsi effectuées dans le nord-est du pays.

•• Dans une autre séquence, on voit les douaniers démantelés une usine clandestine de cigarettes en Seine-et-Marne (voir 17 et 14 décembre 2021). Le tabac ne transite plus par conteneurs maritimes depuis le début de l’année 2022 : faire venir la contrebande d’Asie est devenu trop long et trop cher. Les trafiquants produisent aujourd’hui leurs propres cigarettes emballées en Pologne, en Espagne, en Belgique et parfois même en France.

« La majorité du tabac qu’on a appréhendé c’est soit du tabac produit légalement en Europe et qu’on a détourné de son circuit, soit du tabac produit de façon illégale dans des usines clandestines, reversé ensuite dans le marché français : vente à la sauvette ou sur Internet » ajoute Michaël Lachaux.

•• Dans l’Hexagone désormais, un paquet de cigarettes sur cinq n’est pas acheté dans un bureau de tabac. Dans l’Aisne, à proximité immédiate de la Belgique, la contrebande a de lourdes conséquences pour les buralistes.

Un buraliste à Soissons (et trésorier de la Fédération des buralistes de l’Aisne), Nicolas Roger, constate une baisse de 20 à 30 % de son chiffre d’affaires depuis le début de l’année. « On essaie de s’en sortir mais il y quand même tout cet argent qui n’est plus là. Et parfois, il faut faire des choix : on a supprimé un poste de travail » précise-t-il.

En quatre ans, la part de la contrebande dans le marché du tabac a augmenté de 15 % conclut le commentaire de la séquence.