« Les vendeurs spécialisés dans le tabac à chicha ont la gueule de bois » annonçait hier l’édition suisse de 20 minutes. Les trafiquants français aussi, pourrait-on ajouter (voir Lmdt des 16 avril, 27 mars, 21 janvier, pour les plus récentes saisies).
Le Conseil fédéral a modifié, par surprise, l’ordonnance sur l’imposition du tabac, la semaine dernière, et depuis le 1er mai, le tabac pour narguilé est considéré comme du tabac à coupe fine, avec pour conséquence un kilo taxé à 80 francs suisses (76,62 euros), alors que la ponction n’était que de 10% du prix de vente, auparavant. Le prix de certains produits a ainsi quasiment triplé.
Selon Berne, l’idée est de protéger les jeunes contre un fléau jugé trop abordable. « Il ne faut pas inciter les gens à se tourner vers un produit moins cher mais pas moins nocif », a défendu Attila Lardori, du Département fédéral des Finances. Et les conditions ne doivent pas être trop favorables à la revente à l’étranger ». Une façon de reconnaître à demi-mot que la Suisse est devenue une plaque tournante du marché noir du tabac à chicha.
Publiée le jour de son entrée en vigueur, cette modification fiscale voulait prendre de court les importateurs et éviter des commandes massives dans l’intervalle.