Six prévenus comparaissaient, à Senlis ce mercredi 15 avril, pour contrebande de tabac à chicha entre mars 2012 et juin 2013 dans la région de Creil et à Paris. 16 tonnes selon l’estimation des Douanes. Le parquet a requis des peines allant de 8 mois d’emprisonnement avec sursis à deux ans de prison. Sachant que cette affaire confirme le rôle de la Suisse comme plate-forme privilégiée du trafic de chicha (voir Lmdt du 9 avril).
Selon l’enquête menée par les douanes, la société d’import-export CPP — fondée en 2012 par trois Français et implantée en Suisse — importait, entre autre, du tabac à narguilé depuis Dubaï. 500 kg par mois au début, puis plusieurs tonnes ensuite. L’opération était tout à fait légale selon les lois helvétiques : le produit était récupéré à l’aéroport de Genève, estampillé au nom de CPP, amené dans un entrepôt en ville, puis revendu directement sur place. Charge aux acheteurs étrangers de s’affranchir des taxes en vigueur dans les pays tiers.
Hasard … Il se trouve que ce même tabac — estampillé CPP — s’est retrouvé sur le territoire français, à plusieurs reprises, sans avoir fait l’objet de déclaration au préalable. Et c’est le frère de l’un des associés, qui a été contrôlé en mai 2012 près de Dijon, au volant d’un véhicule où ont été retrouvés … 1 152 kilos de tabac à narguilé non déclarés. Cette saisie déclenchera d’ailleurs toute l’enquête qui permettra de saisir, en tout, 2,5 tonnes de chicha, pour un trafic estimé à 16 tonnes sur le marché français, avec plusieurs complices.
« Ce que fait mon frère est son problème. Dire que l’on a monté une société de contrebande est une bêtise ! Nous sommes quand même plus intelligents ! Tout ce que nous avons fait en Suisse est légal », s’est défendu le cogérant de la société d’import-export, qui réfute l’accusation de trafic en bande organisée. Le tribunal correctionnel de Senlis doit se prononcer dans un mois.