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29 Mar 2015 | Profession
 

Buraliste Procès Légitime défenseDemain, lundi 30 mars, s’ouvre à Albi le procès d’un buraliste, accusé de « meurtre », cinq ans après avoir tué un jeune cambrioleur de 17 ans d’une balle de fusil de chasse (voir Lmdt du 23 janvier et 20 février 2014).

On imagine que, pendant trois jours, les jurés et les magistrats de la cour d’assises du Tarn vont largement réfléchir sur la notion d’auto-défense et les multiples circonstances qui peuvent l’accompagner. Surtout si elles concernent un métier comme celui de buraliste, déjà sous pression.

Les faits remontent au 14 décembre 2009. Luc Fournié, qui habite au dessus de son bar-tabac-presse de Lavaur avec sa vieille mère et sa sœur, était particulièrement troublé. Il avait constaté que les barreaux d’une fenêtre donnant sur son établissement avaient été sciés. Il s’en était ouvert aux gendarmes.

En pleine nuit, entendant du bruit, il s’empare de son fusil et, « pris par la peur », il ouvre le feu. La victime, Jonathan, un lycéen de 17 ans, était entrée par effraction dans le bar-tabac avec un autre adolescent qui s’est enfui. Après 10 jours de détention, le buraliste a repris son activité en attendant le procès. Il a 60 ans.

Son avocat, le pénaliste toulousain Georges Catala, a déclaré à l’AFP : « tout d’abord, nous ne pouvons que regretter qu’un gamin de 17 ans soit mort. Mais il n’avait pas une pancarte : je suis un gentil cambrioleur ». Luc Fournié, c’est un type qui aime les gens ; simplement, il était en panique quand il a tiré dans la pénombre ».

Côté partie civile, maître Simon Cohen a répliqué : « la question posée aux jurés sera de savoir s’ils acceptent de consacrer le droit à l’autodéfense. Si c’était le cas, M. Fournié, qui a déjà un trophée – le corps de Jonathan- repartirait avec une médaille ! Ce serait la fin d’une société civilisée qui interdit de faire justice soi même.

« La légitime défense suppose que l’auteur des faits ait agi dans le même temps de l’agression. En l’espèce, l’accusé a prémédité sa riposte qui, de plus, n’était absolument pas proportionnée parce qu’aucun des deux jeunes hommes n’étaient armés ».

Luc Fourniè est soutenu par la chambre syndicale des buralistes du Tarn. Il a reçu des messages d’encouragements de toute la France.