Ce 14 juin, après plusieurs reports, trois personnes comparaissaient devant le tribunal correctionnel de Perpignan. Il leur était reproché de s’être adonnés au trafic de cigarettes de contrebande et de stupéfiants, avec leur épicerie de village pour vitrine.
Le 11 mars dernier, une grosse opération de gendarmerie a eu lieu à Saint-Estève (6 kilomètres de Perpignan) : des interpellations au petit jour sont effectuées au domicile du gérant d’une épicerie de la commune et sa compagne, ainsi que chez un employé du commerce, rappelle L’Indépendant …
•• Lors des perquisitions au domicile des uns et des autres et dans un box loué par le gérant, les gendarmes retrouvent plusieurs centaines de paquets de cigarettes, mais aussi un kilo de cocaïne, un peu moins d’un kilo de cannabis et 4 kilos de plants séchés dont il ne restait que des branches. Des paquets de cigarettes sont retrouvés cachés un peu partout dans l’épicerie, notamment dans des boîtes de céréales.
Avec des prix fixés à 8 euros le paquet de cigarettes, 18 euros la cigarette électronique, et en fonction d’enveloppes sur lesquelles étaient écrits les montants des transactions du jour, les enquêteurs estiment à 220 000 euros les recettes dues à la vente de cigarette de contrebande sur une année.
•• À la barre, alors que le gérant choisit de ne pas s’exprimer, l’employé ne souhaite pas trop en dire non plus : il reconnaît la vente de cigarettes à l’épicerie, mais garde le silence quand on lui demande d’où la marchandise venait, ou comment son patron et lui partageaient les recettes.
La compagne est interrogée sur ses allers-retours en Espagne, une dizaine entre le début de l’enquête et les interpellations : « J’y allais pour mes courses, l’essence est moins chère, et ma consommation de cigarettes personnelle ». Elle est formelle : « Je n’ai jamais acheté de cigarettes en Espagne pour les vendre à l’épicerie. Je n’y travaillais pas, j’ai juste aidé pour la partie administrative, comme la rédaction des contrats de travail mais c’est tout, je n’ai jamais touché à la comptabilité », a-t-elle expliqué au tribunal. Son compagnon se serait fourni auprès d’un individu via Snapchat.
Le patron de l’épicerie a été condamné à une peine de trois ans de prison, alors que son employé et son ex-compagne ont écopé d’une peine d’un an de prison assorti du sursis. (Voir aussi 28 et 11 février).