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19 Juin 2024 | Trafic
 

Face au fléau des cigarettes de contrebande, la Douane sactive pour endiguer le trafic. C’est ainsi que débute un reportage du Journal du Dimanche (voir 17 juin), signé Geoffroy Antoine, que nous reprenons.

La berline banalisée fonce à 180 km/h sur l’autoroute A4. Au volant, Laura (les prénoms ont été changés) sait qu’elle n’a pas une seconde à perdre. Elle zigzague entre les voitures, prend tous les risques pour arriver à temps.

Dix kilomètres plus loin, un véhicule suspecté de transporter plusieurs kilos de tabac de contrebande est à l’arrêt sur une aire de repos. Quelques minutes auparavant, les collègues de Laura interceptaient une potentielle « ouvreuse » ; une voiture de tête dont le rôle est d’identifier la présence de forces de l’ordre aux péages.

Le conducteur est déjà connu de la DNRED, le service de renseignement de la douane, pour blanchiment d’argent. A-t-il eu le temps de prévenir ses acolytes ? À l’arrivée, chou blanc. « On manque deffectifs, soupire son supérieur. On est trop peu pour couvrir des zones aussi grandes ! »

•• Mais les douaniers de la brigade de Marne-la-Vallée ne désespèrent pas. Il est 11 heures du matin quand un poids lourd attire l’œil de Quentin, acéré par douze ans de métier. « Regarde, la carrosserie a été rafistolée à la main ! » Ni une ni deux, le brigadier se hisse sur le toit du camion et y fait, à l’aide d’une perceuse, un petit trou.

Les deux chauffeurs, de nationalité roumaine, regardent le spectacle avec étonnement. « Ça arrive que les trafiquants cachent du tabac sous la carrosserie », défend l’agent. Mais aujourd’hui, les contrôles ne sont pas fructueux.

La veille, pourtant, les douaniers saisissaient une belle cargaison de 150 kilos de cigarettes. Contrefaçon ou importation illégale ? Ce n’est pas à eux de le dire, mais à leurs collègues en blouse blanche de Marseille.

•• Direction la cité phocéenne, au laboratoire SCL de la Douane (voir 24 janvier). Ici, cannabis et tabac passent entre les mains expertes des laborantins de Bercy. Au milieu des effluves de stupéfiants, Édouard découpe au scalpel une cigarette.

« On voit tout de suite quelle est contrefaite », explique le scientifique en agitant un petit amas de tabac poussiéreux. Depuis quatre ans qu’il exerce à Marseille, Édouard a vu les arrivées de tabac contrefait se multiplier. « Ça ne fait quaugmenter ! » affirme-t-il, à tel point que les analyses « occupent toutes ses journées ».