Chômage technique, ce vendredi 22 mars, pour les vendeurs de cigarettes à la sauvette de la gare RER Nanterre-Ville (Hauts-de-Seine). Pour marquer le coup, la municipalité a condamné, pour 48 heures, l’accès au passage souterrain – considéré localement comme l’épicentre du trafic de tabac – qui relie le centre-ville au quartier du Chemin-de-l’Île.
L’idée, selon Le Parisien :
• montrer que la municipalité est bien consciente du problème, comme le prouvent les 82 opérations de sécurisation menées par la police municipale depuis janvier ;
• montrer, aussi, que la ville est déterminée à « reconquérir l’espace public », mais que seule, elle ne peut rien faire pour éradiquer le trafic.
Une manière, en somme, de réclamer des effectifs de police supplémentaires. Même si la ville n’est pas vraiment seule sur cet épineux dossier.
•• Imaginées et mises en place par le procureur Pascal Prache dès sa prise de fonction, en 2021, les Cellules judiciaires de Traitement de la Délinquance (CJTD) ont apporté des résultats rapides et probants, mais trop éphémères. Les surveillances accrues et les opérations de contrôle mènent bien à des vagues d’interpellations.
Seulement, à écouter les élus, « après quelques jours, voire quelques heures, un revendeur en remplace un autre ». Et le trafic reprend, avec son lot de nuisances. Peu à peu, ce souterrain long de cinq ou six mètres est donc (re)devenu un objet de dilemme pour des usagers partagés entre l’envie de gagner du temps et celle de s’éviter une montée d’angoisse.
Riverains et usagers ne dénoncent pas d’agressions physiques mais un climat anxiogène : il s’agit plus de violences entre vendeurs, de phénomènes de rixes.
•• La fermeture, même le patron d’un bar-tabac situé à deux pas de la gare, ne la souhaite pas. Et ce même s’il estime que le trafic de cigarettes lui fait perdre 10 à 20 % de son chiffre d’affaires : « parce que, malgré tout, ce passage souterrain génère du flux et, donc, de la clientèle. » D’autres, à l’inverse, estiment qu’un retour à la normale passera par « une option radicale ».
Neuf caméras surveillent en effet la gare et ses abords, mais celles qui ont été installées dans le tunnel n’ont pas été en mesure d’ouvrir l’œil bien longtemps. « Elles sont tout de suite brûlées », se désole le maire, qui déplore par ailleurs l’installation de « bases arrière » du trafic dans les locaux de l’ancien foyer Adoma, rue des Sorbiers.
Ce samedi 23 mars, l’accès au passage souterrain était de nouveau impossible avant un retour à la normale dès ce dimanche pour les usagers de la gare. … Et les vendeurs à la sauvette de cigarettes. (voir 23 mars et 22 décembre 2023, 4 décembre 2021).