Alcome, l’éco-organisme agréé par le ministère de la Transition écologique pour mettre en place une filière de récupération des mégots de cigarettes jetés sur la voie publique (voir 10 et 12 août 2021), va tester dans six communes des initiatives de nettoiement et de sensibilisation des fumeurs.
L’objectif est de réduire la présence de mégots abandonnés sur l’espace public de 40 % en six ans.
Marie-Noëlle Duval, sa directrice générale, était ce 9 mars à la Ferté-sous-Jouarre pour lancer, avec le maire de cette ville de plus de 10 000 habitants en Seine-et-Marne, le programme « Communes Pilotes » mis en place par Alcome. Parallèlement, une campagne de communication est prévue en association avec les buralistes, selon Les Échos.
•• « Nos interlocuteurs, les services de propreté dans chaque commune, n’ont jamais travaillé avec des éco-organismes et il nous a fallu élaborer un dispositif le plus fluide et le plus compréhensible pour un agent de propreté », explique-t-elle au quotidien économique.
L’éco-organisme y a travaillé avec le cabinet Deloitte qui a détaché six consultants sur ce projet. Il a ouvert, en septembre, un site internet, alcome.eco, sur lequel toute collectivité peut s’inscrire et contractualiser avec Alcome. À ce jour, 144 communes ont fait la démarche, depuis la plus grande Paris et ses plus de 2 millions d’habitants jusqu’à l’une des plus petites Antichan-de-Frontignes (Haute-Garonne) et ses 133 âmes (voir 3 et 1er mars, 2 février et 26 janvier).
Au total, ce sont quelque 6 millions d’habitants concernés, soit 13 % de la population française, précise Marie-Noëlle Duval. Les mairies reçoivent un soutien financier, selon un barème de 1,50 à 2,08 euros par habitant.
•• « Une fois la somme versée, comment fait-on pour travailler avec ces communes », tel est l’objet de ce programme pilote auquel, outre la Ferté-sous-Jouarre, participent Grenoble, Rouen, Lalinde (Dordogne) et Châlons-en-Champagne et une sixième commune, touristique, en cours de sélection.
Le budget d’Alcome est de 20 millions d’euros pour 2022, contre 10 l’an dernier. Il est alimenté par l’obligation légale des fabricants de cigarettes et de filtres de verser leur contribution à l’éco-organisme.
Outre le meilleur mode opératoire à déterminer afin de réduire le nombre de mégots sur la voie publique de 40 % dans les six ans, objectif fixé par le Gouvernement, Alcome mène trois études, avec l’Ademe notamment : l’une pour définir une méthodologie afin de cartographier les gisements de mégots autour de ce qu’il est convenu d’appeler des « hot spots »; une deuxième sur les coûts du nettoiement et une troisième enfin sur la fin de vie du mégot ainsi que son impact économique et environnemental global.